Le Delirium du Papillon, un spectacle décoiffant !

L'acteur Emmanuel Gil sera au pôle culturel de Chirongui samedi 15 novembre pour présenter sa création : « Le Delirium du Papillon ». Le Journal de Mayotte a pu échanger avec lui juste avant son envol pour l'océan Indien.

C’est une véritable tornade qui s’abattra le samedi 15 novembre sur la scène du pôle culturel de Chirongui. Rien à voir avec Chido, ici les perturbations ressenties seront plutôt d’ordre affectif et émotionnel. Dans ce seul en scène, le Delirium du Papillon, le Girondin Emmanuel Gil met en scène un personnage de clown bouffon nommé Typhus Bronx qui vient gratter le vernis des conventions sociales et aborder des questions tournant autour de la norme, de la différence, de la folie et des permissions que chacun peut se donner dans la vie. Rencontre avec le créateur du spectacle et son unique interprète.

Comment est née l’idée d’une tournée à La Réunion et Mayotte ?

Un numéro de clown qui invite à rire et à se questionner

Avant tout d’une invitation faite par Lisa Patin, l’ancienne directrice du Pôle culturel. Comme on avait aussi des propositions émanant de La Réunion, on a décidé de coupler les deux voyages. J’étais déjà venu dans les deux îles il y a deux ans pour présenter un autre spectacle, La petite histoire qui va te faire flipper. Lors de ma précédente venue à Mayotte, j’avais trouvé le public très vivant, très joyeux, particulièrement dans le cadre des séances scolaires qui avaient été organisées. On ne va pas se mentir, au théâtre de Chirongui, on a plutôt affaire à un public majoritairement métropolitain. Le fait de jouer devant des élèves m’avait permis d’aller à la rencontre de spectateurs mahorais que j’avais trouvé très réceptifs avec des réactions semblables à celles qu’on trouve dans l’Hexagone mais multipliées par 10. Y compris dans les silences et l’attention du public. Cette année, on reproduit une séance scolaire à destination des lycées car le spectacle n’est pas vraiment pour les plus jeunes. Par contre, son caractère impertinent et transgressif et le rapport direct que j’installe avec les spectateurs conviennent bien à un public adolescent.

Quelle est votre perception de la situation de Mayotte ?

L’acteur multiplie les interactions avec le public

Lorsque j’étais venu, on était resté assez peu de temps, une dizaine de jours, à Chirongui et dans le sud de l’île donc pas forcément dans les zones les plus sensibles. J’aurais aimé qu’on puisse organiser un séjour plus long pour vraiment bien prendre la température de Mayotte et mettre en place des formes théâtrales plus simples qui permettent de rencontrer la population en jouant dans la rue et dans des endroits a priori plus éloignés des manifestations culturelles. Je pense qu’il y a vraiment besoin partout de culture et de rassemblement. Mais le planning de la tournée s’est fait un peu au chausse-pied et on n’a pas pu dégager suffisamment de temps. La prochaine fois peut-être…

Quel genre d’émotion cherchez-vous à créer auprès du public ?

Je fonctionne beaucoup sur le principe du chaud et froid. Mon personnage est ambivalent. Il est transgressif et instaure une forme de tension mais peut aussi se montrer enfantin et attendrissant. Donc il produit à la fois de l’empathie chez le spectateur qui se rappelle l’enfant qu’il a été ou qu’il côtoie et un questionnement face à une forme d’animalité et de sauvagerie dérangeante. On s’amuse à bousculer les émotions du spectateur qui va forcément établir des correspondances avec des éléments de sa vie personnelle.

Pourquoi ce titre : Le Delirium du Papillon ?

Il décrit un peu la maladie de mon personnage qui s’imagine qu’il a un papillon dans la tête responsable de ses changements d’humeur. Il y a aussi la métaphore que je file tout au long du spectacle autour du changement d’état avec d’abord la chrysalide, puis la chenille et le papillon. Ce dernier est un symbole de liberté et en même temps de vie éphémère.

 

Le Delirium du Papillon de et avec Emmanuel Gil au Pôle culturel de Chirongui le samedi 15 novembre à 19h30 (durée : 1 h 15). Déconseillé aux moins de 10 ans.

Places de 5 à 10 euros

Philippe Miquel

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