À Mamoudzou, l’émotion est vive dans la communauté catholique. Cette semaine, l’église Notre-Dame-de-Fatima a été profanée. « Les faits se sont produits entre le 2 et le 5 novembre dernier », explique le père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse. Un ou plusieurs individus se sont introduits au sein de l’église. « Ils ont cassé le tabernacle et ont pris le ciboire où étaient déposés les hosties consacrés, représentant le corps du Christ. Nous avons été profondément atteints. »
Une profanation qui a privé les paroissiens de célébration ce dimanche, comme nous l’explique le religieux : « Ce qui nous importe c’est ce qui relève du spirituel. Cette profanation implique que soit célébrée une messe de réparation avec un rite de purification par l’évêque. » En attendant, la messe de ce dimanche a été dite à l’extérieur prés de la grotte sise dans les jardins du presbytère.
Le vicaire apostolique monseigneur Charles Mahuza Yava doit arriver dans la semaine et célèbrera la messe de purification ce dimanche 16 novembre.

Coïncidence, ce dimanche était célébrée dans toutes les églises catholiques du pays, la Dédicace de la basilique romaine Saint-Jean-du-Latran, consacrée en 324, avec une lecture sur les marchands du Temple chassés par Jésus. « Oui, c’était justement la fête de la consécration de l’Eglise à Dieu, commente le père Bienvenu, aujourd’hui les marchands du Temple sont les profanateurs. J’ai demandé aux paroissiens de prier sans haine. »
Une plainte a été déposée, et les enquêteurs bénéficient d’un premier indice, puisqu’en repartant, les malfaiteurs ont oublié un tournevis ayant servi à fracturer les lieux. « C’est la première fois que l’église est ainsi profanée à Mayotte. C’est très triste, mais notre foi ne vacille pas« , confie le père.
Dans un communiqué, le maire de Mamoudzou exprime sa profonde solidarité envers la communauté catholique et le Père Bienvenu Kasongo, et « condamne fermement toute atteinte portée à un lieu de culte rappelant son attachement au respect de toutes les convictions et aux valeurs du vivre-ensemble ».
La rédaction



