Depuis le début de la semaine, le lycée des Lumières, qui accueille près de 3 000 élèves à Kawéni, est secoué par des bagarres impliquant des jeunes venant de différents villages. Ce vendredi matin, dès 6h45, des heurts ont de nouveau éclaté à l’intérieur de l’établissement, entraînant l’évacuation progressive des élèves. La direction annonce que les cours de samedi sont annulés.
Vers 13h, alors que le lycée était presque désert, des enseignants ont de nouveau signalé être « attaqués » par des jeunes. Un professeur, coincé à l’intérieur, raconte que des cailloux lancés depuis l’extérieur frappent certaines salles de classe, mettant en danger élèves et personnels encore présents.
Une situation récurrente

Selon les forces de l’ordre, les affrontements opposeraient des groupes rivaux d’élèves. « Ce sont des jeunes qui n’ont rien à faire que d’empêcher les autres de travailler », indique un responsable policier.
Les incidents ont nécessité l’intervention des enseignants pour mettre les élèves à l’abri dans les salles de classe, et des secours ont été dépêchés sur place pour un ou plusieurs blessés. À l’arrière du lycée, la clôture a de nouveau été endommagée, comme lors des précédentes échauffourées.
Des projets scolaires et culturels impactés
Les perturbations ne se limitent pas au lycée. L’école élémentaire publique Kakal, située à proximité, a vu son activité fortement affectée par la présence de gaz lacrymogène et la peur des élèves. Sandrine Briard, comédienne de la compagnie Simagine, présente à Mayotte, devait donner une représentation de théâtre et des ateliers de mathématiques à des classes de CM1 et CM2. Ce projet, soutenu par la fondation Blaise Pascal, le Rectorat et la cité éducative de Kawéni, avait pour objectif de proposer des ateliers pédagogiques après les représentations.
Mais les événements de ce vendredi ont conduit à l’annulation des séances prévues le matin. « Nous avons déjà dû annuler deux représentations hier », explique la comédienne. « On espère que l’après-midi sera possible », ajoute-t-elle, malgré la tension toujours persistante à la mi-journée.
Mathilde Hangard


