Une nouvelle vague de migrants, venus du bassin du Congo, ont été appréhendés ce lundi 27 octobre dans la ville côtière de Mitsamihuli au nord de la Grande-Comores. Ils ont été pris en charge provisoirement par la commune et la préfecture de la region en attendant des directives du ministère de l’Intérieur des Comores.
Destination à Mayotte
Le préfet de la région, Mchangama Abbas, dans une déclaration faite sur les réseaux sociaux, évoque « un nombre important » de migrants, « environ 250 personnes » qui ont échoué sur les côtes de cette ville balnéaire à bord d’une embarcation dont l’identification n’a pas été indiquée.

« Nous avons immédiatement alerté la gendarmerie, informé les autorités et pris des dispositions pour leur assurer un minimum vital », a-t-il expliqué. « La communauté leur a servi du thé, de l’eau et des habits. Nous attendons maintenant les consignes des autorités », a ajouté le fonctionnaire. « Nous avons noté des hommes, des femmes et des enfants en bas âge », a aussi indiqué le préfet.
Les autorités comoriennes n’ont pas encore annoncé des dispositions particulières après l’arrivée de ces migrants. Un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur a seulement annoncé la tenue « d’une réunion de crise dans les prochaines heures » pour « prendre les mesures qu’il faut », ajoutant que « le sujet a été évoqué au ministère mais n’a pas encore fait l’objet d’une réflexion spécifique ». On apprend que les passeurs ont annoncé aux migrants qu’ils étaient bien arrivés à Mayotte.
Des moyens nautiques limités face aux flux de migrants
L’archipel fait face à un afflux de migrants ces dernières années. Selon une note d’information, partagée par le bureau de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) à Moroni, ces migrants viennent de la region des Grands Lacs, plus particulièrement du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. L’on apprend que la Tanzanie est devenue le point de départ avant les Comores dans l’objectif de se rendre ensuite à Mayotte.

Il y a deux semaines, deux autres vagues de migrants ont été enregistrées aux Comores, à Salimani et à Chindini respectivement, à moins de 15 km et 40 km de Moroni. Ils ont été tous pris en charge par les responsables des régions où ils étaient interceptés. En 2024, un autre groupe de migrants a été également intercepté à Mohéli, la petite île de l’archipel.
Les Comores disposent d’une unité de garde-côtes mais les capacités d’interception semblent inopérantes. Le pays dispose d’un arsenal juridique en la matière et a mis en place il y a deux ans une Brigade mixte anti-migrants. Mais les moyens nautiques et surtout les renseignements demeurent faibles pour stopper ces vagues de migrants. L’archipel a signé le pacte de Marrakech qui recommande les Etats signataires à prendre « toutes les mesures pour assurer une migration ordonnée, sûre et régulière ».
A.S.Kemba


