Suite à un signalement de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) de Saint-Denis de la Réunion relatif à la gestion de la mairie de Tsingoni, émis courant 2024, le procureur de la République de Mamoudzou ouvrait une enquête préliminaire confiée à la section de recherches (SR) de la gendarmerie nationale.
Sur une période comprise entre 2019 et 2024, les investigations menées mettaient en évidence des fractionnements récurrents de marchés publics, dits de « saucissonnages », dont le mode opératoire consistait à éviter une mise en concurrence et des formalités de publicité auprès des entreprises spécialisées. Des irrégularités dans l’attribution de certains marchés étaient également relevées.
Dans ce contexte, dix personnes étaient placées en garde à vue, dont trois élus, un directeur général des services, un directeur technique, un fonctionnaire, un cadre des bâtiments et travaux publics, un assistant de direction et un contrôleur de gestion. Les faits étaient reconnus par certains mis en cause mais contestés par d’autres.
A l’issue de leurs gardes à vue, ce 17 octobre 2025, six personnes ont été présentées devant le procureur de la République, dont le maire de Tsingoni, Issilamou Hamada, et deux élus de la commune. Ils se sont vu notifier une convocation à comparaître le 14 avril 2026 à 8 heures devant le tribunal correctionnel pour y répondre des délits financiers reprochés.
Au titre des suretés, destinées à garantir le paiement d’amendes en cas de culpabilités, le procureur de la République saisissait le juge des libertés et de la détention qui ordonnait la saisie de plusieurs comptes bancaires et le versement de cautions. Le montant des sommes saisies et exigées était de 63.880 euros. Les prévenus demeurent présumés innocents.
Cette enquête est le résultat d’investigations minutieuses menées depuis plusieurs mois par la gendarmerie nationale.
Le parquet de Mamoudzou entend poursuivre son action résolue pour lutter fermement contre toute forme d’atteinte à la probité sur le territoire de Mayotte.