Fille d’une famille d’origine marocaine, Naïma Moutchou est une proche d’Édouard Philippe (Horizons). Avocate de profession, elle était auparavant députée de la quatrième circonscription du Val-d’Oise depuis 2017, avant d’être nommée le 5 octobre dernier ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, de l’Intelligence artificielle et du Numérique dans le très éphémère premier gouvernement de Sébastien Lecornu.
Une femme de compromis
Vice-présidente de l’Assemblée depuis 2022 et membre de la commission des lois de l’Assemblée nationale, elle est reconnue par ses anciens collègues du palais Bourbon pour sa capacité à chercher les compromis avec les différentes forces politiques.
En 2023, elle propose le retour des peines planchers en proposant d’instaurer des peines minimales chaque fois que des violences sont commises en état de récidive légale dans le cas où elles seraient exercées contre les forces de l’ordre ou les travailleurs d’utilité publique. Le Gouvernement de l’époque n’avait alors pas retenu sa proposition de loi.
A la fin de cette même année, en 2023, lors de l’examen du projet de loi immigration à l’Assemblée nationale, dans le Figaro elle faisait part de ses réserves quant à l’article dédié aux régularisations de sans-papiers. « Une forme d’encouragement pour les clandestins », estimait-elle.
Favorable au durcissement du droit du sol à Mayotte
Il y a quelques mois, elle s’est faite remarquer pour ses prises de position lors des débats sur le droit du sol à Mayotte en dénonçant notamment « les thèses angéliques » de la gauche sur l’immigration.
Ainsi, alors que le durcissement du droit du sol à Mayotte était débattu à l’Assemblée, une élue socialiste, Dieynaba Diop, s’était opposée à la mesure portée par la droite, en évoquant les origines de certains députés, dont Naïma Moutchou. « Sans le droit du sol, il n’y aurait pas de députés qui s’appellent Monsieur Ciotti, Monsieur Jacobelli, Madame Moutchou, ou de députée qui s’appelle Deyniaba Diop ».

Naïma Moutchou, piquée au vif, lui avait alors répondu sèchement sans mâcher ses mots : « Je suis agacée et j’en ai assez d’entendre la gauche donner des leçons, de se prendre pour le camp du bien, de l’humanité, de la générosité (…) Parce que je suis issue de l’immigration, il faut que j’adhère à vos thèses angéliques sur l’immigration ? Il faudrait que je ne vois pas la réalité ? ».
L’élue avait alors pointé du doigt des « clichés, des caricatures » véhiculés par la gauche. « Je suis là devant vous par charité de la France, peut-être ? La France est un beau et grand pays. Nous avançons précisément parce que nous avons un cadre légal », avait-t-elle déclaré devant la représentation nationale. Et d’ajouter que cette « gauche dogmatique ne fera rien pour les Mahorais, ne fera rien pour les Français issus de l’immigration » car ses élus ne les « traitent pas comme des Français », avait fustigé la députée du Val-d’Oise.
On connait la suite puisque le Parlement a finalement adopté la proposition de loi visant à renforcer les restrictions au droit du sol à Mayotte…