À Mayotte, le trafic maritime entre Petite-Terre et Grande-Terre est à l’arrêt ce mardi 7 octobre 2025. Selon la préfecture, le service des barges du conseil départemental n’a pas assuré le service minimum imposé par la réquisition préfectorale, dans le contexte du mouvement social en cours.
Une réquisition préfectorale ignorée

Dans un communiqué publié ce mardi, la préfecture de Mayotte dénonce le « refus d’exécution de la réquisition préfectorale » notifiée dès le 5 octobre. Cette mesure, présentée comme un « outil d’urgence au service de l’intérêt général », vise à « assurer une liaison minimale dans la continuité territoriale entre les deux îles et permettre le passage des urgences ».
Le préfet rappelle que cet outil avait déjà été mobilisé « pendant plus de six mois après le passage du cyclone Chido » et lors de précédentes perturbations du service des barges, afin « d’éviter les troubles graves à l’ordre public et permettre une mobilité a minima dans le département ».
Des risques « immédiats et concrets » selon la préfecture
La préfecture déplore que « l’entité en charge de la liaison maritime et le mouvement social n’aient pas pris en considération la nécessité du maintien de la continuité territoriale entre Petite-Terre et Grande-Terre ».
Elle évoque plusieurs « risques avérés » : un « danger grave sur le passage des urgences », notamment pour les patients « sous dialyse ne pouvant se rendre au centre hospitalier » ; un « danger grave pour les flux de population », la police et le SMUR ayant dû « extraire et prendre en charge vingt personnes » à la gare maritime de Mamoudzou lundi 6 octobre ; ainsi qu’un « risque sanitaire » pour « les familles endeuillées ne pouvant assurer le transit des défunts depuis l’aéroport ».
Face à ces « dangers immédiats et concrets », le préfet de Mayotte a annoncé déposer plainte pour « non-respect de l’exécution de la mesure de réquisition préfectorale » et pour « mise en danger de la vie d’autrui » sur les journées du 6 et du 7 octobre 2025.
Mathilde Hangard