Depuis plus de 10 ans, la Fondation de la Mer mobilise donateurs particuliers et entreprises mécènes pour accélérer la protection de la biodiversité et des écosystèmes marins. Elle soutient ainsi des centaines d’acteurs de terrain et agit pour préserver la biodiversité, lutter contre les pollutions en mer, soutenir la recherche, sensibiliser et mobiliser tous les publics, petits et grands.
Aussi, en 2023, 116 pays signataires ont adopté un texte pour permettre la mise en place d’une réglementation de la haute mer. Le 19 septembre 2025 a vu la concrétisation de cette réglementation avec la ratification d’un traité sur la haute mer.
La haute mer un écosystème à protéger

La haute mer abrite des écosystèmes uniques tels que les monts sous-marins, les sources hydrothermales ou les coraux d’eau froide, riches en ressources génétiques. Et pourtant, seule une fraction de sa biodiversité est connue : 250.000 espèces identifiées sur un total estimé entre 500.000 et 100 millions (source : Nausicaa).
Ce Traité international vise ainsi à protéger et à gérer durablement la biodiversité de la haute mer au-delà des juridictions nationales (ZEE), représentant 60% de la surface océanique mondiale. Il permettra, entre autres, de faciliter la création d’aires marines protégées (AMP) dans les eaux internationales. Ainsi, en France, en Europe et à l’international, grâce au Traité l’objectif de 30% des terres et mer protégées d’ici 2030 est acté, respectant l’objectif fixé lors des accords de Paris en 2015.
L’entrée en vigueur de ce traité aura également pour conséquence la tenue d’une première COP (Conference Of the Parties) Océan en septembre 2026.
Un Traité majeur
Tout d’abord, ce traité va permettre un accès et un partage équitable des bénéfices issus de l’exploitation des ressources génétiques marines, mais aussi faciliter la création d’outils de gestion, notamment pour établir des aires marines protégées en haute mer. De plus, il va contribuer à l’évaluation préalable des impacts des activités humaines en haute mer. Et enfin concourir au renforcement des capacités et le transfert de technologies marines au niveau mondial.

Alexandre Laschine, Directeur Général de la Fondation de la Mer estime que « Grâce à ce traité, nous devrions pouvoir sortir du « Far West océanique ». Son entrée en vigueur marque le début d’une nouvelle ère pour l’Océan dans les négociations internationales. La signature d’un Traité international des Nations unies sur l’Océan va déboucher sur l’organisation d’une COP, à l’instar de la COP Climat, Biodiversité ou Désertification, qui s’appuient respectivement sur des traités propres. C’est une réelle avancée, puisque les COP, au-delà de réunir les États signataires pour discuter des grands enjeux tels que la pêche ou encore l’exploitation commerciale des grands fonds marins, ont un réel pouvoir décisionnaire. Il faut accélérer les actions et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’Océan. La Fondation de la Mer attend l’entrée en vigueur de ce Traité en janvier 2026, pour une gestion plus juste, équitable et durable des écosystèmes marins ».
Une mobilisation de tous les instants

La Fondation de la Mer bénéficie du statut d’observateur pour l’ONU qui lui donne accès à tous les grands rendez-vous internationaux décisifs pour la protection de l’Océan. Elle entend continuer à mobiliser les citoyens et participer au débat public pour faire avancer ses convictions. Pour cela elle compte continuer à mener des actions comme « Aligner la définition française des AMP sur celle de l’UICN pour une cohérence internationale et scientifique », mais aussi « Aller au-delà des 4% de zones de ‘’protection forte’’ annoncées pour ses eaux hexagonales et des 14% pour l’ensemble de son domaine à horizon 2026 ».
La Fondation veut également interdire les pratiques industrielles destructrices dans les AMP en accompagnant cette mesure d’une planification à long terme pour concilier protection de la biodiversité et maintien d’une pêche durable et mettre en place des corridors bleus entre les AMP. Elle souhaite aussi aider les pouvoirs publics pour éclairer leurs choix en faveur d’une meilleure protection et gestion durable de l’Océan et contribuer à la sensibilisation du plus grand nombre en soutenant les programmes pédagogiques réalisés avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale.