C’est sur son site de Convalescence, à Mamoudzou, que l’entreprise Colas a décidé d’expérimenter et de proposer un nouveau type de construction adapté aux besoins des Mahorais, comme nous l’a expliqué Jean-Michel Salles, le directeur régional de Colas. « Le passage du cyclone Chido a provoqué énormément de dégâts sur le bâti… les besoins en logements, en structures scolaires comme des salles de classe par exemple sont devenus très importants. Aussi, on s’est dit : qu’est-ce qu’on peut faire en construction à la fois rapide et innovante afin de proposer des solutions concrètes pour répondre aux besoins de la population ? ».
90 jours pour une construction de A à Z

Juste après le passage de Chido, dès le début de l’année, les équipes de Colas Mayotte ont planché sur un projet. « On a imaginé ça dès le mois de janvier ! Le temps de faire les différentes études…et dès le mois d’avril /mai le projet était finalisé. Notre cahier des charges c’était de bâtir rapidement. On peut ainsi construire des logements en 90 jours, du début du chantier à la livraison », indique Jean-Michel Salles.
Et si l’entreprise Colas peut tenir ces délais c’est parce qu’elle a décidé de faire appel à des entreprises mahoraises, du 100% local, à l’image la société ETPC. « Tout se fait et se construit à Mayotte. Ainsi l’entreprise ETPC nous fournit le béton par exemple, ce qui nous permet de gagner en rapidité. Nos constructions c’est de l’innovation 100% mahoraise, de l’ingénierie de chez Colas Mayotte, ça n’existe nulle part ailleurs ! », se félicite Jean-Michel Salles. « Cela montre que sur ce territoire on sait innover pour les besoins de la population », ajoute-t-il.
Des constructions entièrement recyclables

C’était une autre ambition pour les équipes de Colas : construire les logements, des bureaux ou même encore des salles de classe entièrement recyclables. « Nous pouvons démonter entièrement les différents éléments… Et même le béton, une fois concassé, peut ainsi être réutilisé lui aussi. Nous avons souhaité avoir une vision circulaire en pouvant recycler les différents matériaux. Ces constructions innovantes sont également adaptées aux aléas climatiques de notre territoire comme les séismes ou les cyclones. Après Chido, il y a eu une nouvelle donne…il nous fallait imaginer des solutions concrètes pour répondre aux besoins de la population tant en termes de contraintes environnementales que d’adaptabilité des constructions », souligne le directeur régional de Colas Mayotte. Concernant le prix de revient, il faut compter un peu plus de 3.000 euros/ m2, ce qui reste très compétitif par rapport aux prix du marché actuel…
Le groupe Actionlogement Mayotte très intéressé par ce type de construction

Nous avons pu échanger avec la directrice générale d’Actionlogement Mayotte (AL’MA), Delphine Sangodeyi, présente à l’inauguration de ce site, et elle n’a pas caché son enthousiasme concernant ce type de construction. « 90 jours pour livrer ce genre de logements c’est un vrai défi ! D’habitude on est plus sur du un an… C’est intéressant de voir une solution comme celle-ci proposée par une entreprise mahoraise, je trouve cela très positif. Par ailleurs, je suis impressionnée par la qualité, notamment le confort présent dans les logements. C’est vraiment un produit très intéressant ». AL’MA envisage ainsi de nouer un partenariat avec Colas sur ce type de construction mais en l’adaptant à ses besoins et au contexte du territoire.
Le site de Convalescence va ainsi bientôt accueillir les premières familles. « Nous avons créé ces logements pour répondre aux besoins de nos salariés et accueillir les familles de nos encadrants… Pour l’instant il y a 6 maisons de type T3 d’environ 60 m2 pouvant accueillir un couple avec un enfant », précise Jean-Michel Salles. Mais le patron de Colas ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il est prévu de construire, toujours sur cette parcelle, un « collectif » de 4 logements de 90 m2 chacun, mais aussi un duplex. Au total, ce sont une trentaine de logements qui devraient ainsi voir le jour sur le site de Convalescence dans les prochains mois.
B.J.