Valls : La pénurie d’eau et la grève accueillent le ministre d’État

Le ministre d’État chargé des Outre-mer effectue son cinquième visite sur l’île, alors que l’intersyndicale appelle à une mobilisation massive ce lundi 1er septembre.

Manuel Valls est attendu à Mayotte ce lundi 1er et mardi 2 septembre pour un cinquième déplacement officiel sur l’île. Alors que la population endure des coupures d’eau récurrentes et que les syndicats appellent à une grève générale, le ministre devra faire face à un contexte social et environnemental tendu.

Cette visite, qui s’inscrit dans le suivi de la refondation du territoire plus de huit mois après le passage du cyclone Chido survenu le 14 décembre 2024, met en lumière les défis structurels auxquels Mayotte reste confrontée, entre infrastructures vieillissantes et services publics dont les moyens restent insuffisants pour répondre aux besoins de l’île.

Une cinquième visite en huit mois 

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Échanges entre le ministre des Outre-mer, et le général Facon, en charge de la coordination de la reconstruction de Mayotte, le 9 avril 2025.

Depuis le mois de décembre 2024, Manuel Valls s’est rendu à quatre reprises sur l’île pour évaluer la reconstruction post-cyclone, et notamment les politiques de reconstruction, de gestion des déchets et de lutte contre l’immigration irrégulière. Les précédents déplacements l’avaient conduit sur le port de Longoni, le terre-plein de Mtsapéré accueillant un amas de déchets post-cyclone et l’îlot Mtsamboro, autour des enjeux liés à la sécurité maritime.

Cette fois, la visite intervient dans un climat de mécontentement social marqué par un appel à la grève générale de l’intersyndicale, qui réclame notamment l’indexation des salaires pour stabiliser les personnels et renforcer l’attractivité du territoire.

Mayotte enlisée dans la crise de l’eau

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Lors de la crise de l’eau particulièrement sévère en 2023, la vidange des retenues collinaires était imminente.

L’île traverse une crise de l’eau majeure. Depuis plusieurs mois, les habitants subissent des coupures pouvant atteindre trois jours par semaine, affectant toutes les communes. La situation s’est aggravée depuis le mercredi 27 août, lorsque l’usine de dessalement de Petite-Terre a été confrontée à une série d’incidents techniques, réduisant fortement sa production et étendant la pénurie jusqu’à Mamoudzou.

Les usines de dessalement, comme celle de Petite-Terre, présentent des contraintes techniques importantes. Leur fonctionnement repose sur des membranes sensibles à l’encrassement et à la corrosion, nécessitant des opérations de maintenance régulières, souvent longues et coûteuses. Les interruptions pour nettoyage ou remplacement des membranes entraînent inévitablement une baisse de production. À cela s’ajoutent des problèmes liés aux pompes à haute pression et aux systèmes de prétraitement de l’eau de mer, qui peuvent provoquer des coupures techniques supplémentaires lorsqu’ils sont défaillants ou vieillissants.

Les projets en cours, comme la construction d’une nouvelle usine à Ironi Bé et la multiplication de forages supplémentaires, visent à compenser ces limitations. Mais ils peinent à répondre à la demande croissante et à l’état vieillissant du réseau de distribution, lui-même fragilisé par les coupures répétées et les phénomènes de coups de bélier. Ce contexte rappelle la crise de l’eau de 2023, qui avait plongé l’ensemble du département dans un rationnement sévère et prolongé.

Un programme chargé : services publics, agriculture et foncier

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« C’est une loi-programme avec des financements qui portera sur le renforcement en matière de sécurité, la lutte déterminée contre l’immigration illégale, beaucoup d’aspects en matière de développement économique, d’urbanisme, de foncier et de cadastre », déclarait Manuel Valls, à propos de la loi de programmation pour Mayotte, le 31 janvier 2025.

Le ministre consacrera ses deux journées à la visite d’infrastructures publiques et agricoles. Ce lundi 1er septembre, il inaugurera la Maison des Services Publics de Sada, visitera l’école Mamoussa de Hagnoundrou et s’intéressera à la protection de la mangrove de Tsimkoura, avant de se rendre sur le chantier de l’usine de dessalement d’Ironi Bé.

Mardi, il se déplacera sur des exploitations agricoles et des sites de reboisement, avant d’échanger avec les élus sur la régularisation du foncier à Mtsapéré et de conclure sa visite à l’EPFAM. Entre des robinets à sec et des chantiers toujours en cours, ce déplacement pourrait bien révéler si, huit mois après Chido, les politiques publiques ont enfin trouvé le fil d’eau…

Mathilde Hangard

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