C’est une première à Mayotte. Ce samedi 30 août 2025, la plage du Faré à Petite-Terre a accueilli le « Mugumbe Festival », un rendez-vous inédit entièrement consacré aux baleines à
bosse et plus largement aux mammifères marins. Au programme : stands pédagogiques,
animations immersives et conférences pour sensibiliser à cette richesse exceptionnelle.
Valoriser un trésor marin unique

« Le festival est créé pour promouvoir la richesse en biodiversité marine que nous avons à Mayotte, et plus particulièrement en mammifères marins, avec un quart de la diversité mondiale », expliquent les organisateurs de Ceta’Maore. L’île, située au cœur du canal du Mozambique, constitue en effet une zone privilégiée pour l’observation de nombreuses espèces, des dauphins aux baleines à bosse.
Le choix du nom, Mugumbe, n’est pas anodin : il s’agit du mot en shimaoré pour désigner la baleine. Un clin d’œil à la culture locale mais aussi au calendrier naturel, puisque la saison de reproduction des baleines à bosse bat actuellement son plein dans les eaux mahoraises.
Chaque année, ces géantes des mers migrent vers les eaux chaudes et abritées du lagon pour mettre bas et allaiter leurs petits, offrant un spectacle unique qui fait la fierté des habitants et attire de plus en plus de passionnés.
Un village des associations riche en découvertes
Samedi après-midi, entre 14 h et 17 h, la plage du Faré s’est muée en véritable village pédagogique. Le temps d’un après-midi, associations, scientifiques et passionnés ont proposé au public une immersion au cœur du patrimoine naturel marin de Mayotte et de l’océan Indien.

Les visiteurs ont pu découvrir le cycle de vie des baleines à bosse et les méthodes de suivi mises en place à Mayotte et à La Réunion, mais aussi les dernières recherches du Parc naturel marin de Mayotte. Le Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) a, de son côté, sensibilisé petits et grands aux espèces d’oiseaux marins.

Grâce à la réalité virtuelle, les Naturalistes de Mayotte ont offert une plongée au plus près des mammifères marins, dont le discret dugong, dans leurs habitats préservés. Le REMMAT a présenté la gestion des alertes concernant les animaux en détresse, tandis que l’association Bahari a levé le voile sur la richesse des habitats lagonaires et sur la formation de l’île et de son lagon.
Les passionnés d’apnée ont retrouvé l’association Les Palmes Longues, et les défenseurs de l’environnement ont pu échanger avec Surfrider Foundation, engagée pour la protection des eaux, du littoral et des vagues.
Depuis La Réunion, l’association Globice est venue partager son expertise sur l’étude et la préservation des mammifères marins. Enfin, un détour par le stand de Sukari a permis de clore la visite sur une note gourmande, entre jus frais, smoothies et gaufres, en partenariat avec le Mugumbe Festival.
Sensibiliser la jeunesse mahoraise

À 18 h, l’école de voile de l’ACHM a accueilli une série de conférences et d’échanges animés par Ceta’Maore et Globice. Un moment fort du Mugumbe Festival, placé sous le signe de la transmission et du partage. L’objectif : « Rappeler que les mammifères marins font partie intégrante du patrimoine naturel et culturel à Mayotte » souligne Ceta’Maore.
« Partager notre passion et nos recherches sur les mammifères marins, c’est faire connaître notre richesse. On aime ce qu’on connaît et on protège ce qu’on aime. »
Le Mugumbe Festival a voulu toucher un large public, y compris les plus jeunes. Les clubs sportifs, établissements scolaires et centres d’accueil de Petite-Terre ont été mobilisés afin de permettre à un maximum d’enfants et d’adolescents de découvrir ces espèces fascinantes.
Nayar Said Omar