Après Chido, les récifs coralliens de Mayotte en grande souffrance

Les récifs coralliens mahorais ont subi une mortalité record après le passage du cyclone Chido et les épisodes de blanchissement de 2024.

Le Parc naturel marin de Mayotte a publié un rapport alarmant sur l’état des récifs coralliens après le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024. Les premières évaluations révèlent des destructions importantes, exacerbées par le blanchissement massif des coraux survenu l’année précédente.

Destruction physique et mortalité élevée

Mayotte, corail, Parc naturel marin de Mayotte, Chido,
Récif frangeant en face de Sakouli en 2023

Le cyclone Chido a provoqué de fortes houles qui ont endommagé les structures coralliennes, essentielles à la biodiversité marine. Les récifs internes de la Prévoyante et de Surprise ont été les plus touchés, avec 67 % de destruction, tandis que certaines pentes externes du récif barrière ont enregistré jusqu’à 79 % de mortalité. En moyenne, 45 % des coraux mahorais ont disparu, les récifs d’îlots et internes étant particulièrement fragilisés.

Effets cumulés avec le blanchissement de 2024

Mayotte, corail, Parc naturel marin de Mayotte, Chido,
Récif frangeant en face de Sakouli en 2025

Les événements climatiques récents, dont La Niña et El Niño, ont entraîné un blanchissement massif des coraux en 2024. Les secteurs déjà fragilisés ont peu évolué après le cyclone, tandis que d’autres récifs initialement moins touchés ont subi de lourdes pertes. La mortalité cumulée atteint 97 % pour certains récifs internes, alors que la double barrière reste la zone la mieux préservée avec 35 % de perte.

La dégradation des récifs menace la biodiversité marine et réduit la protection naturelle des côtes contre les houles et cyclones. Cependant, la destruction de certaines colonies ouvre également la voie à la colonisation par de nouveaux coraux. Le Parc naturel marin de Mayotte poursuit ses suivis scientifiques et élabore des mesures de gestion et de restauration pour favoriser la résilience des récifs.

Mathilde Hangard

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Des élèves du lycée agricole de Coconi en mobilité à Beira au Mozambique

Une première pour le lycée agricole de Coconi. Depuis...

« Nous avons un volcan exceptionnel », des étudiants de Mayotte à bord du Marion Dufresne pour observer le Fani Maoré

Quatre étudiants de Mayotte participent à la 33ᵉ campagne scientifique MAYOBS du REVOSIMA, à bord du navire Marion Dufresne. Depuis 2019, la mission scrute le volcan sous-marin Fani Maoré, à l’origine de séismes fréquents sur le territoire, en collectant des données sur le fond marin et la colonne d’eau. Une immersion unique qui leur permet de découvrir concrètement le travail des chercheurs et l’importance de mieux comprendre l’activité volcanique de l’archipel.

Barges : repenser le modèle du transport Maritime ? 

Face à la paralysie provoquée par la grève des barges, la Communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) déplore un "laisser-aller" dans la gestion du service public et alerte sur la nécessité d’une refonte globale de la DTM.