Une tonne et demie de drogue, « 770 kg d’héroïne et de méthamphétamine » et « 310 kg » de ces mêmes produits ont été saisis respectivement « au large du Sri Lanka » et « dans les eaux du Mozambique », ont annoncé, dans un communiqué, le service de presse de la Commission de l’Océan indien (COI). « Ces saisies marquent une avancée majeure dans la lutte contre les réseaux transnationaux de narcotrafic opérant dans la région », a-t-on indiqué.
Maurice, Seychelles et le Sri Lanka
Deux opérations baptisées Sea Shield I & II, engagées dans le cadre du programme Safe Seas Africa (SSA), financé par l’Union européenne, ont permis de « garantir le succès » de cette saisie record de stupéfiants dans la région de l’Océan indien en proie à tous les trafics. Selon le communiqué, « l’opération visait la surveillance et l’interception de trois boutres iraniens GALVATRON, IGOR et EJECTOR- suspectés de jouer un rôle central dans un vaste réseau transnational de trafic de drogues ».

Après des heures de traque, les participants aux opérations ont réussi à arraisonner les boutres en question avec à leur bord des quantités de stupéfiants. « L’analyse continue des mouvements en mer menée par le CRFIM a été déterminante pour affiner la prise de décision et renforcer la connaissance du domaine maritime (MDA) tout au long de l’opération », se félicite la Commission de l’Océan indien qui ajoute que « le MCGS Valiant (Maurice), l’avion Dornier des Seychelles, ainsi que plusieurs navires de la Marine sri lankaise ont permis d’identifier, poursuivre et intercepter les cibles ».
Les autorités en charge du pilotage des opérations appellent à une coordination renforcée entre les pays de la région pour mieux assurer la sûreté de l’Océan indien exposée à toutes les formes de trafic. « Le succès des opérations Sea Shield repose sur une coopération régionale renforcée, un partage de renseignements en temps réel et un pilotage opérationnel stratégique assuré par les deux centres régionaux. Plus de dix pays y ont pris part, dont les membres de l’ARSM– Seychelles, Maurice, Kenya, Madagascar, Comores – aux côtés de partenaires régionaux clés comme l’Inde, le Sri Lanka, les Maldives, la Tanzanie et le Mozambique », a-t-on indiqué.
Pour la Commission de l’Océan indien, l’opération marque « une avancée stratégique pour la sécurité maritime régionale », précisant que « cette opération a démontré l’efficacité d’une approche collective et intégrée de la sécurité maritime ». Si les opérations « ont permis de renforcer la confiance entre États et de confirmer le rôle du CRCO en tant que centre opérationnel régional de référence », elles ont toutefois révélé des failles communes. On cite notamment des cadres juridiques à harmoniser dans la région pour garantir la célérité des procédures s’agissant des personnes interpellées et la mobilisation de moyens supplémentaires conséquents.
L’efficacité des centres régionaux de surveillance

Pour autant, l’ont se félicite de la coordination des Etats membres et le travail de sensibilisation visant à doter la zone de nouvelles capacités d’intervention. « Les résultats des opérations Sea Shield I & II marquent un tournant dans la gouvernance maritime régionale, ouvrant la voie à de futures opérations concertées, à une intégration renforcée des systèmes de surveillance, et à un engagement politique accru en faveur de l’ARSM. Cette réussite illustre une transition vers un modèle de sécurité maritime dirigé par les pays de la région, moins dépendant de l’intervention extérieure », souligne le communiqué de presse.
La Commission de l’Océan indien a, une nouvelle fois, mis en avant les capacités et les résultats du Centre régional de coordination des opérations (CRCO) et du Centre régional de fusion d’informations maritimes (CRFIM), estimant que les deux structures sont devenues « une référence en matière de coopération maritime et contribue activement à bâtir un océan Indien occidental plus sûr, plus résilient et plus solidaire ».
A.S.Kemba, Moroni