Outre-mer : la CPME dévoile sa « Boussole stratégique » pour 2030

La confédération patronale propose quatre axes pour relancer l’économie ultramarine.

Face à « l’accumulation des crises, à l’instabilité normative et à l’essoufflement du modèle économique actuel », la confédération des PME (CPME) affirme que les territoires ultramarins « ne peuvent plus attendre » et réclame « une stratégie claire, une gouvernance solide et un accompagnement différencié ». Sa Boussole stratégique repose sur quatre piliers interdépendants.

Le premier pilier, la justice économique, entend « garantir un traitement équitable des entreprises ultramarines et sécuriser l’emploi local », notamment grâce à un crédit d’impôt « Plein emploi ultramarin » et à la création de Bassins d’emploi à dynamiser (BED). Ensuite, la différenciation territoriale vise à « adapter les normes aux réalités insulaires », pérenniser le CIOM (Comité interministériel des Outre-mer), « renforcer les prérogatives préfectorales » et généraliser la stratégie du Bon Achat (SBA) afin de « maximiser les retombées socio-économiques de la commande publique ».

La résilience territoriale, troisième axe, passe par la relocalisation des chaînes de valeur, la formation aux métiers du futur, la structuration des filières agroalimentaires et l’instauration d’un Plan National de Résilience Économique Ultramarine. Enfin, l’intégration régionale souhaite faire de la France Océanique « un acteur diplomatique, économique et universitaire dans son environnement régional », avec la création d’un Erasmus ultramarin, des zones d’activités économiques (ZAE) régionales et une stratégie touristique différenciée.

Ce document, qui s’adresse à un large ensemble d’acteurs — élus, parlementaires, collectivités, entrepreneurs, société civile —, appelle à une mobilisation collective autour d’une loi d’orientation France Océanique, qualifiée de « socle d’un nouveau pacte républicain pour les Outre-mer ».

Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, souligne que « la Boussole stratégique pour la France Océanique incarne l’ambition de la CPME : construire une vision d’ensemble, portée par les territoires eux-mêmes, pour faire des Outre-mer un levier de souveraineté, de croissance et de justice économique ». Dominique Vienne, vice-président en charge des CPME océaniques, rappelle que « dans une République archipélique, la cohésion ne naît pas de l’uniformité mais de la reconnaissance des différences » et affirme que « la France Océanique mérite une stratégie à la hauteur de ses réalités ».

Les CPME océaniques, couvrant les Antilles-Guyane, l’océan Indien et le Pacifique, défendent ainsi les intérêts des petites et moyennes entreprises locales, en faveur d’une égalité réelle des chances économiques dans les Outre-mer.

Mathilde Hangard

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