Traité BBNJ : la haute mer bientôt encadrée
Le traité international sur la biodiversité en haute mer (BBNJ), soutenu depuis des années par les ONG, franchit un cap décisif. « Plus de 50 ratifications à ce jour, et 60 attendues cet été », a rappelé la Fondation de la Mer. Le président Emmanuel Macron s’est lui aussi félicité de cette dynamique : « Plus de 60 pays se sont engagés à ratifier le traité de protection de la haute mer avant septembre. C’est le succès de Nice. La haute mer ne sera plus le Far West ». Le Comité français de l’UICN souligne que « cela permettra une entrée en vigueur d’ici la fin de l’année du traité ou début 2026 ».
Polynésie française : une avancée majeure pour les aires marines protégées

Le Comité français de l’UICN a salué « la création de nouvelles aires marines protégées en Polynésie française, en particulier de deux zones de protection stricte ». Une première zone de 220.000 km² près des îles de la Société, une seconde de 680.000 km² vers les îles Gambier, et une troisième de 250.000 km² réservée à la pêche artisanale. L’ensemble de la ZEE polynésienne, appelée Tainui Atea, va également être classée comme aire marine protégée. L’UICN insiste toutefois pour que ces zones respectent pleinement ses standards, en interdisant toute activité industrielle préjudiciable à l’environnement.
Exploitation minière des fonds marins : la mobilisation s’intensifie
À Nice, la Fondation de la Mer a réaffirmé son soutien à un moratoire mondial contre l’exploitation minière en eaux profondes. « Une “Déclaration pour un moratoire” soutenue par 162 organisations issues de 30 pays, et une pétition signée par 350.000 personnes à travers le monde » ont été remises à l’ONU. Le Comité français de l’UICN rappelle que les « activités impactantes devront être supprimées » pour garantir des zones de protection forte.
Pêche illégale : des outils renforcés, un fléau mondial

La Chine a annoncé sa ratification du PSMA, un accord majeur qui contraint les navires à justifier la légalité de leurs captures dans les ports. Pour Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la Mer, « Combattre la pêche illégale, c’est lutter contre un crime organisé au niveau mondial. Mieux protéger et gérer les stocks de poissons conduira à une meilleure santé de l’Océan. […] Lutter contre la pêche INN est donc un enjeu économique majeur, mais aussi et avant tout, écologique et humain ». La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, enfonce le clou : « La pêche illégale tue, elle tue notre environnement, les économies maritimes, et relève de l’esclavage moderne ».
Pollution plastique : un traité mondial sur la table
Lors de la conférence, « un appel a été lancé pour un traité ambitieux sur le plastique », selon la Fondation. À ce jour, 95 pays y sont favorables. L’objectif est clair : obtenir un accord contraignant pour réduire la production et la consommation. Mais les deux plus gros producteurs de déchets plastiques, les États-Unis et la Chine, n’ont toujours pas signé.
La science appelle à l’action : 10 mesures d’urgence
Le One Ocean Science Congress a réuni plus de 2.200 scientifiques et décideurs à Nice. La Fondation soutient l’adoption des dix grandes priorités définies par les chercheurs, parmi lesquelles : éliminer la pollution plastique, interdire la pêche INN, réduire les émissions du transport maritime, et « protéger et restaurer les écosystèmes marins et côtiers ».
« Nous protégeons l’Océan dont dépend la survie de notre planète et de l’humanité »
UNOC 3 aura permis une mobilisation sans précédent. Mais pour qu’elle porte ses fruits, les promesses doivent se traduire en actes durables. À quatre mois du Congrès mondial de la nature de l’UICN, la pression doit se maintenir. Et comme le résume Sabine Roux de Bézieux, en une phrase « En agissant contre cette menace, nous protégeons l’Océan dont dépend la survie de notre planète et de l’humanité ».
Bobane ABASSE