« Chaque avancée, chaque droit conquis, est le fruit d’un combat collectif et déterminé. Parmi ceux-ci, la lutte historique ayant abouti à l’accession au statut des Industries Électriques et Gazières (IEG) le 1er janvier 2011 reste un jalon majeur. Cette grève fondatrice visait à éradiquer les discriminations structurelles envers le personnel local. Quinze ans plus tard, le constat est amer : non seulement les promesses d’égalité ne sont pas tenues, mais le mépris s’institutionnalise », constate la CGT-Ma d’Electricité de Mayotte (EDM) dans un communiqué diffusé mercredi dernier, le 21 mai. En résulte un dépôt d’un préavis de grève, pour un mouvement qui doit débuter le 3 juin prochain.
« Alors que les dividendes explosent, l’entreprise se désengage de ses responsabilités sociales les plus élémentaires. Elle sacrifie ses salariés et le territoire sur l’autel d’un profit court-termiste, avec un système savamment orchestré, la reléguant au rang de “petite sœur assistée” : sans réel soutien mais bel et bien livrée à elle même dans un abandon soigneusement déguisé », continue la CGT-Ma, avant de lister ses revendications.
Les revendications, dont une demande de prime de 6.000 euros

Sur le plan social, la CGT-Ma demande le respect des droits syndicaux et l’arrêt des procédures contre les représentants du personnel; une application stricte des règles d’embauche et des textes de la branche IEG; la régularisation des frais retenus à tort; le reclassement des agents concernés ainsi qu’un accès équitable aux primes et indemnités; elle réclame aussi la priorité aux candidatures locales à compétences égales; une réelle politique de formation, de transfert de compétences et de promotion pour les agents mahorais.
Face à la désorganisation croissante des services et à l’absence de gestion des parcours professionnels, elle exige une véritable stratégie RH concertée, transparente et respectueuse des textes, et dénonce une gestion actuelle qui génère « blocages, retards et mal-être », appelant à la nomination d’un DRH compétent et engagé.
Sur le point des conditions de travail, le syndicat réclame la création d’un véritable service de santé et sécurité au travail avec une organisation claire une chaîne de pilotage identifiée et des règles de fonctionnement partagées. Elle demande aussi des moyens humains et matériels adaptés pour garantir un fonctionnement durable, une politique QHSE ambitieuse reposant sur des audits réguliers et un suivi rigoureux, ainsi que la mise à disposition immédiate d’un logement d’astreinte décent, sécurisé et conforme pour les agents des Badamiers.
Enfin sur les rémunérations, la CGT-Ma demande l’ouverture d’une négociation pour faire évoluer l’accord sur la reconnaissance de la performance individuelle et la disponibilité des cadres, afin de garantir la transparence dans l’attribution des primes, l’équité de traitement entre les agents et la définition de critères clairs, objectifs et connus de tous.
Elle demande le versement immédiat de la prime de partage de la valeur à hauteur de 6.000 euros afin de reconnaître les efforts fournis par les agents dans un contexte d’inflation persistante, de charge et exigences toujours plus fortes.
« La CGT-Ma reste disponible pour toute négociation durant la période du préavis », conclue le syndicat.