Le procès du syndicat des eaux de Bavi reporté en janvier 2026

Dans un contexte de poursuite des tours d’eau, le procès de la mandature « Bavi », du nom de l’ancien président du Syndicat des eaux, accusé de favoritisme et de détournement de fonds publics de 2014 à 2018, est très attendu.

Un rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC) avait pointé les abus, dont un accroissement des charges de personnel de 220% (qui intègre cependant la convergence vers l’indexation des salaires sur la période, mais aussi le recrutement de 47 des 104 agents titulaires), les fastes avec des réceptions généreuses et de nombreux déplacements, les dispendieuses locations de voitures, les marchés d’assistance à communication de 400.000 euros, la valse des cartes d’achat de carburant, etc., du Syndicat Intercommunal des Eaux et d’assainissement de Mayotte (Sieam).

Pendant ce temps, trop peu d’investissements avaient été menés dans les capacités de production et de stockage de l’eau potable, ne permettant pas de couvrir la croissance de la demande dans un département où la démographie est à la hausse.

Parquet national financier, Mayotte, SIEAM, LEMA
Le Sieam rebaptisé depuis LEMA

Le Syndicat (initialement Sieam, puis SMEAM, avant de devenir le syndicat mixte Les eaux de Mayotte) se retrouvait rapidement en manque de trésorerie, avec en 2019, le budget Eau était annoncé en déficit de 13,5 millions d’euros mettant en péril le contrat de progrès qui prévoyait 21 millions d’euros de subventions pour des constructions d’équipements nouveaux et une extension des réseaux.

Le procès de Bavi et d’une partie de ses adjoints, était prévu cette semaine mais a été décalé d’un an en raison du contexte post-Chido. En effet, ils sont une trentaine de prévenus à devoir comparaître, dont une partie de chefs d’entreprise pour avoir bénéficié des saucissonnages de marchés afin d’échapper à une mise en concurrence.

Trois d’entre eux ont déjà été jugés et condamnés pour recel de favoritisme. Or, l’économie de Mayotte a été fortement touchée par le cyclone Chido, décision a donc été prise par la 32ème Chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris de reporter le procès de la mandature Bavi du 19 au 27 janvier 2026.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Régularisation foncière : bientôt de futures avancées avec des solutions concrètes pour les Mahorais

A l’initiative du Conseil supérieur du Notariat, une délégation de plusieurs notaires s’est rendue à Mayotte dans le cadre d'une mission de deux jours pour faire le point sur la régularisation foncière dans le 101e département. La délégation va proposer des solutions afin que chaque Mahorais puisse enfin accéder à la sécurité foncière.

Anticiper et sensibiliser pour protéger efficacement les eaux mahoraises

La Conférence des Nations unies sur les océans se termine ce vendredi 13 juin, et si les eaux mahoraises sont encore bien préservées, les enjeux qui en ressortent touchent directement l'archipel. Pour ne pas répéter les erreurs et protéger efficacement ses écosystèmes, et notamment ses mammifères, Mayotte se doit d'anticiper et adapter sa réglementation. Un défi de taille au temps du développement économique de l'île et de l'Océan Indien.

À Saint-Pierre de La Réunion, Tahéra Vally ou la reconquête patiente d’un squat délaissé

À 73 ans, cette professeure à la retraite a repris l’établissement de son frère, décédé du Covid. Entre précarité, abandon institutionnel et résilience, elle raconte un combat à la croisée de l’intime et du politique.

Mayotte attend ses baleines… pendant qu’on les chasse encore ailleurs

Alors que les cétacés migrateurs commencent à revenir vers les eaux paisibles du lagon mahorais, une autre réalité vient ternir cette période de contemplation et de fierté locale. L’association Robin des Bois interpelle le président Emmanuel Macron, en visite officielle ce dimanche au Groenland, sur la persistance de la chasse aux baleines dans l’Atlantique Nord. Deux mondes, deux visions du vivant.