Un rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC) avait pointé les abus, dont un accroissement des charges de personnel de 220% (qui intègre cependant la convergence vers l’indexation des salaires sur la période, mais aussi le recrutement de 47 des 104 agents titulaires), les fastes avec des réceptions généreuses et de nombreux déplacements, les dispendieuses locations de voitures, les marchés d’assistance à communication de 400.000 euros, la valse des cartes d’achat de carburant, etc., du Syndicat Intercommunal des Eaux et d’assainissement de Mayotte (Sieam).
Pendant ce temps, trop peu d’investissements avaient été menés dans les capacités de production et de stockage de l’eau potable, ne permettant pas de couvrir la croissance de la demande dans un département où la démographie est à la hausse.

Le Syndicat (initialement Sieam, puis SMEAM, avant de devenir le syndicat mixte Les eaux de Mayotte) se retrouvait rapidement en manque de trésorerie, avec en 2019, le budget Eau était annoncé en déficit de 13,5 millions d’euros mettant en péril le contrat de progrès qui prévoyait 21 millions d’euros de subventions pour des constructions d’équipements nouveaux et une extension des réseaux.
Le procès de Bavi et d’une partie de ses adjoints, était prévu cette semaine mais a été décalé d’un an en raison du contexte post-Chido. En effet, ils sont une trentaine de prévenus à devoir comparaître, dont une partie de chefs d’entreprise pour avoir bénéficié des saucissonnages de marchés afin d’échapper à une mise en concurrence.
Trois d’entre eux ont déjà été jugés et condamnés pour recel de favoritisme. Or, l’économie de Mayotte a été fortement touchée par le cyclone Chido, décision a donc été prise par la 32ème Chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris de reporter le procès de la mandature Bavi du 19 au 27 janvier 2026.
A.P-L.