Le 13 mai 2025, le gouvernement français a pris une série de mesures exceptionnelles pour les candidats aux examens à Mayotte, suite aux graves conséquences du cyclone Chido. Ces ajustements, qui touchent plusieurs diplômes, visent à pallier les perturbations causées par la catastrophe naturelle, notamment en matière de préparation et d’évaluation.
À travers une série de décrets publiés, les autorités ont réagi pour assurer une équité entre les candidats et maintenir la qualité des examens, tout en prenant en compte les défis spécifiques auxquels fait face l’île. Ce dispositif, en apparence technique, représente un geste fort en faveur de l’éducation dans un contexte de crise humanitaire.
Des mesures rendues nécessaires face à une catastrophe naturelle sans précédent

Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre 2024, a laissé derrière lui des destructions majeures : plusieurs établissements scolaires ont été fermés pendant des semaines, des infrastructures ont été gravement endommagées, et de nombreux élèves ont vu leur préparation aux examens lourdement compromise. Face à ces perturbations inédites, le ministère de l’Éducation nationale a décidé d’ajuster les conditions de délivrance des diplômes, tout en préservant leur intégrité. Les neuf décrets publiés couvrent un large éventail de certifications : baccalauréat général et technologique, baccalauréat professionnel, CAP, et autres diplômes professionnels.
Selon Jacques Mikulovic, Recteur de l’académie de Mayotte, « le principe, c’est le passage en contrôle continu pour récupérer du temps de travail afin de finaliser le programme ». Il précise que cette organisation permet « de s’assurer que les élèves sont évalués sur les contenus abordés », soulignant que la priorité reste la couverture des apprentissages essentiels malgré les contraintes. Parmi les mesures phares figure le renforcement du recours au contrôle continu, à travers le livret scolaire, le dossier de formation ou le dossier de contrôle continu. Ces documents deviennent les principaux supports d’évaluation pour la session 2025.
Des ajustements pour le contrôle continu et les épreuves

Le Recteur précise : « L’évaluation en contrôle continu n’est pas une évaluation au rabais, ce sont d’ailleurs les résultats tout au long de l’année qui sont les supports de Parcoursup », rappelant ainsi le sérieux de ce dispositif. Il ajoute que les inspecteurs de chaque discipline ont été mobilisés : « Les inspecteurs ont travaillé à une harmonisation des pratiques », afin d’assurer une équité entre les établissements.
Concernant les épreuves terminales, certaines ont été allégées, notamment pour le français, dont la moyenne annuelle est arrondie au point supérieur. Néanmoins, le Grand oral reste maintenu : « Le Grand oral demeure, c’est une épreuve clé », insiste Jacques Mikulovic, marquant la volonté de conserver les exigences académiques fondamentales.
Des flexibilités sur les périodes de formation professionnelle
Pour les élèves en voie professionnelle, l’un des enjeux majeurs concernait les périodes de stage en entreprise, souvent rendues impossibles à cause des fermetures ou des difficultés logistiques. Le Recteur indique que « pour la partie professionnelle, on a dû adapter la présence en stage et se réorganiser sur la durée de la formation ». Ces ajustements permettent une validation des compétences même en cas de stages fractionnés ou réduits. Cette flexibilité vise à éviter que des élèves soient pénalisés pour des interruptions indépendantes de leur volonté.
L’équité dans un contexte de crise humanitaire

L’enjeu fondamental de ces mesures reste l’équité. En mettant en place ces ajustements, le Gouvernement et les autorités académiques tentent de concilier rigueur et bienveillance. À Mayotte, où les conditions socio-économiques sont déjà précaires, garantir un accès équitable aux diplômes nationaux est un impératif.
Selon le Recteur, les différents acteurs de la communauté éducative ont su faire preuve de résilience : « Les enseignants, comme les élèves, s’adaptent à cette contrainte », souligne-t-il. Un engagement salué par les autorités, qui insistent sur l’importance de maintenir des exigences pédagogiques sans pénaliser les élèves. Le message du Recteur aux candidats est clair : « Je souhaite que les élèves s’engagent avec sérieux jusqu’à la fin de l’année pour se préparer au mieux à la poursuite d’études, qui nécessite beaucoup d’autonomie et d’initiatives ». Un appel à la mobilisation malgré les difficultés.
Mathilde Hangard