« Cette information (…) provoque une opposition totale dans notre département et une indignation que je partage », indique l’élue dans une lettre adressée à Patrick Martin, Président du MEDEF National. Et d’ajouter que « Cette décision, si elle venait à être entérinée, marquerait une humiliation pour le territoire mahorais, à un moment où la reconstruction de Mayotte après le cyclone Chido, exige une mobilisation des forces vives locales ».
La députée de Mayotte redoute d’une part des conflits d’intérêt d’un acteur du bâtiment qui aurait à piloter et engager des millions d’euros de contrat de construction pour la refondation de notre territoire, mais surtout elle s’insurge de l’appartenance d’Éric Wuillai au MEDEF réunionnais « en mal de débouchés alors que les acteurs mahorais sont légitimement prioritaires pour la reconstruction, cette candidature alimenterait inutilement des tensions entre deux territoires ultramarins », écrit-elle.
Pour étayer ses propos, la députée met en avant les relations tendues avec nos voisins réunionnais du fait que beaucoup de Mahorais ont été accueillis récemment dans l’île Bourbon provoquant une vague de rejets.
De plus, il s’indigne contre cette nomination qui serait perçue, selon elle, « comme un acte favorisant les intérêts réunionnais – en particulier dans le secteur du BTP – au détriment des entreprises mahoraises. Nommer à la tête d’AL’MA un acteur économique influent dans la construction, secteur en crise à La Réunion, est inconcevable. Le message que vous adressez à travers cette nomination est clair : vous n’auriez pas trouvé les talents et les savoir-faire nécessaires sur notre île et les Mahorais ne seraient pas jugés aptes à diriger leurs propres outils de développement (…) AL’MA est une fierté mahoraise. Elle ne saurait être otage de règlements de comptes internes à votre organisation due aux élections récentes ni un instrument au service d’intérêts extérieurs ».
Elle invite donc solennellement le président du MEDEF national à reconsidérer cette nomination car « Mayotte doit être traitée avec le même respect que tout autre territoire de la République », conclut-elle.