Samedi 12 avril, a eu lieu pour la première fois à Mayotte une formation de nouveaux juges-arbitres niveau 1 : une montée en compétences stratégique pour structurer l’arbitrage local. Le lendemain, l’intensité était au rendez-vous à l’AJP de Pamandzi avec le 3ème tour du Critérium fédéral de tennis de table en Régionale 2.
Former les arbitres de demain : une mission essentielle
Parallèlement à la compétition, la Ligue Mahoraise de Tennis de Table (LMTT) a organisé une formation de juge-arbitre niveau 1, destinée aux arbitres régionaux souhaitant élargir leurs compétences. « L’objectif principal de cette formation est de permettre aux arbitres régionaux de tennis de table d’apprendre les règles, le rôle et les missions fondamentaux d’un juge-arbitre niveau 1 de tennis de table.” explique le responsable de formation de la LMTT, Caabi Abdouroihamane.
« Un arbitre régional de tennis de table a pour rôle d’arbitrer officiellement les parties ou les rencontres dans l’aire de jeux alors qu’un juge-arbitre de tennis de table a pour rôle de superviser les rencontres ou les parties en-dehors de l’aire de jeux tout en se faisant solliciter par l’arbitre régional pour tout problème de litige ou de désaccord avec les pongistes – joueurs de tennis de table – de sorte que le juge-arbitre puisse prendre une décision finale.«
Des compétences à acquérir

Les participants doivent maîtriser la gestion en tant que juge-arbitre, des rencontres et des parties de tennis de table, les réunions avec les arbitres régionaux, et le plus important les règlements d’arbitrage de tennis de table. Cette formation permettra de responsabiliser les futurs juges-arbitres, à manier non seulement les outils liés à l’arbitrage, et à faire respecter les règles et les règlements envers les arbitres régionaux et les pongistes.
Les candidats, une fois certifiés juge-arbitre niveau 1, pourront par la suite juger uniquement les rencontres du championnat par équipe de tennis de table sur le territoire mahorais, pour le moment sous la supervision de la Ligue Mahoraise de Tennis de Table. La LMTT octroiera des missions spécifiques aux juges-arbitres pour se déplacer dans une commune pour superviser une rencontre entre deux clubs avec la présence des arbitres régionaux pour officier les rencontres.
Des pongistes en pleine ascension

Le 3ème tour du Critérium fédéral a réuni 16 pongistes en Régionale 2, chacun déterminé à décrocher sa place sur le podium pour accéder à l’échelon supérieur, le Critérium Régional 1. Au rendez-vous, une ambiance intense, portée par l’engagement des joueurs, le respect mutuel et une passion palpable, sous le regard attentif des encadrants et les encouragements d’un public venu en nombre. Karim, du club Rockets de Pamandzi, s’est imposé en champion du tour, suivi de Andrei, vice-champion, et Bryann, troisième du classement. Ces trois jeunes talents, tous issus du même club, ont validé leur montée en Régionale 1 pour le quatrième et dernier tour de la saison 2024/2025 qui aura lieu le 11 mai. La LMTT tient à remercier chaleureusement l’AJP et la mairie de Pamandzi pour leur accueil et leur soutien logistique.
Interview avec Hamada Yahaya, juge-arbitre de niveaux 1 et 2, et formateur d’arbitres
régionaux de tennis de table
JDM : Quelles sont les formalités pour devenir juge-arbitre de niveau 1 ?
Yahaya Hamada : Pour être juge-arbitre de niveau 1, il faut d’abord être un arbitre régional, avoir plus de 18 ans et avoir une licence traditionnelle de tennis de table.
JDM : Quels sont les aspects les plus techniques ou sensibles sur lesquels vous voulez insister sur la formation à ce niveau de formation ?
Yahaya Hamada : La formation est basée sur plusieurs thèmes. Il y a un thème sur l’arbitrage lui-même, pour connaître les réglementations de l’arbitrage, c’est inévitable. Il y a aussi la partie réglementation sur le déroulement de la compétition de championnat par équipe, donc pour connaître toutes les réglementations en termes de temps, en termes de conditions de jeu, les différentes problématiques qui peuvent arriver et les solutions que le juge-arbitre peut apporter particulièrement.
JDM : Quelle qualité différencie un arbitre régional d’un juge-arbitre ?
Yahaya Hamada : L’arbitre régional, son rôle c »est de faire en sorte que le match se fasse dans les bonnes conditions, respecter les réglementations. Le juge arbitre, on parle de chef d’orchestre, il doit diriger plusieurs parties et diriger les arbitres. Si on prend un exemple d’un autre type de discipline, on peut dire qu’il y a des arbitres de foot et qu’il y a des commissions d’arbitrage en football qui s’occupent de l’organisation de toutes les rencontres du championnat.
JDM : Quels types de situations concrètes ou cas pratiques sont abordés pendant la formation ?
Yahaya Hamada : On a eu des cas de retard, par exemple des équipes. Mais aussi des cas de blessures, des thèmes sur les nationalités des joueurs, les conditions de niveau des joueurs, des thèmes sur comment remplir une feuille de rencontre…
Interview avec les participants à la formation de juge-arbitre de niveau 1
JDM : Qu’est-ce qui vous a motivé à passer ce nouveau cap de statut d’arbitre régional à juge d’arbitre niveau 1 ?
Mougnol A Biakan Doobeseke : J’ai voulu passer ce cap pour mieux connaître les règles. J’ai participé à des tournois et j’avais constaté qu’on était pas mal de personnes à ne pas connaître les règles. Et des fois, donc, j’avais l’impression qu’il y avait un peu de triche par les autres. Je suis donc venu connaître les règles et aider à faire en sorte que les règles soient respectées.
M’lazema Ben Khaled : Pour moi, c’est une grande occasion de représenter mon quartier car je viens d’un quartier défavorisé. C’est autant personnel que professionnel, pour moi parce que j’aime le ping-pong, j’aime ce sport. Tout ce qui est lié au ping-pong m’intéresse
alors autant faire tous les moyens possibles pour que je sois heureux.
Nguyen Duy Eric : Dans un premier temps, je voulais déjà mieux connaître les règles, donc c’est pour ça que j’ai passé le diplôme d’arbitre que j’ai eu. Ensuite, juge-arbitre, disons que c’est un autre rôle, puisqu’on est un peu le superviseur donc on s’occupe des arbitres, qui font appel à nous quand ils ont des besoins. C’est plus un rôle d’organisation, un peu plus administratif.
JDM : Quelles sont les responsabilités qui vous semblent les plus importantes à ce niveau ?
Mougnol A Biakan Doobeseke : Premièrement, être fair-play, impartial et surtout, instaurer
une ambiance où les gens ont confiance.
M’lazema Ben Khaled : C’est beaucoup de responsabilités, car je devrai prendre des décisions qu’il faudra justifier. Il est important de bien faire comprendre les règles aux participants.
Nguyen Duy Eric : Déjà, c’est d’être très impartial, connaître exactement les règles pour ne
pas faire d’erreur parce que s’il y a des erreurs, on peut avoir des réclamations donc on doit vraiment savoir à fond les règles pour qu’il n’y ait pas ce type de problème.
JDM : Quel rôle espérez-vous jouer à l’avenir dans l’organisation des compétitions ?
Mougnol A Biakan Doobeseke : J’aimerais qu’il y ait plus de compétitions féminines car j’ai fait deux compétitions où j’étais la seule femme. Maintenant, il y en a un peu plus et j’aimerais les arbitrer.
M’lazema Ben Khaled : J’aimerais arbitrer beaucoup de matchs, parce que je vise le grade international afin de découvrir des cultures, être à côté des gens, être à l’écoute, être en communication avec les personnes. Il faudrait que j’obtienne le diplôme pour me préparer pour la suite.
Nguyen Duy Eric : Je pourrais être juge-arbitre, si on a besoin de moi, surtout en R2, parce
que je suis joueur en R1, je préfère jouer, mais s’ils ont besoin de moi en R2, je pourrais me proposer en tant que juge-arbitre. C’est un peu pour aider aussi le département, parce qu’actuellement il n’y a que deux juges-arbitres. Au niveau des compétitions, des fois, il n’y a pas du tout de juge-arbitre.
Nayar SAID OMAR