Grâce au partenariat entre le Conseil départemental et le groupement d’intérêt public France-Volontaires, Nilda Chadhouli, 27 ans, a pu obtenir un poste de chargée de communication à l’association Franco-Zanzibarite puis à l’Alliance Française de Mombasa, après avoir postulé pour un volontariat de solidarité internationale (VSI). Forte de trois années passées à l’étranger, elle est de retour à Mayotte, où elle a trouvé un travail auprès de Sud Tourisme, l’office de tourisme de l’intercommunalité du Sud.
« C’était une expérience enrichissante, qui ouvre l’esprit et qui m’a forgé un bagage professionnel, mais aussi émotionnel », raconte la jeune femme dans l’hémicycle Younoussa Bamana, vendredi 11 avril, lors de la signature d’une nouvelle convention cadre entre le Département et France Volontaires, pour renforcer le partenariat.

« Ce qui manquait dans mes études, c’était une expérience à l’étranger et le VSI m’a permis de me rendre à l’île Maurice où j’ai notamment pu créer mon réseau », ajoute un jeune homme présent dans la salle. Lui aussi est de retour à Mayotte où il occupe un emploi dans la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte.
Comme eux, depuis 2019 et la signature de la première convention, quelques jeunes Mahoraises et Mahorais ont réalisé un VSI en postulant à des offres sur la plateforme de France-Volontaires, un groupement d’intérêt public (GIP) qui réunit l’État, des collectivités territoriales et des associations engagées dans la solidarité internationale. « La plupart des volontaires sont engagés sur des enjeux d’éducation, de santé, d’aides sociales, mais aussi sur la francophonie, le tourisme, le sport, ou l’interculturalité… Le volontariat international d’échange et de solidarité est basé sur l’intérêt général, ce n’est donc pas un volontariat pour soutenir un intérêt privé d’une entreprise ou d’une administration », précise Yann Delauney, directeur général du GIP. « Le plus important c’est d’avoir un cadre partenarial, un partenaire Mahorais et un partenaire qui s’investit dans le pays d’accueil. Il faut que les deux y trouvent leurs intérêts pour que le volontaire soit bien accueilli et qu’il comprenne l’objectif de sa mission ».
Jusqu’à présent, les dossiers de candidatures mahoraises pour les VSI mais aussi les services civiques, sont traités par l’antenne réunionnaise de France-Volontaires, avec cette nouvelle convention, l’idée est à terme d’en créer une à Mayotte.
« On a la conviction que pour renforcer les opportunités c’est mieux d’être directement sur le territoire, pour pouvoir rencontrer les jeunes et nous faire connaître davantage”, ajoute Yann Delaunay, qui s’est rendu avec son équipe à M’Tsangamouji, le 10 avril, pour féliciter la commune de son engagement local en matière de coopération internationale et de mobilité des jeunes.

« Aujourd’hui à Mayotte il nous manque de la compétence dans le domaine touristique, l’agro-alimentaire, l’ingénierie ou encore la médecine… À l’extérieur, ils ont ces compétences, et c’est cela qui est intéressant. Ce n’est pas juste pour partir, il y a un processus de professionnalisation, et lorsqu’ils reviennent ils trouvent pour la plupart un emploi ici à Mayotte », remarque de son côté, Soihirat El Hadad, conseillère départementale déléguée à la Coopération Régionale et à l’Action Internationale, qui a insisté auprès de Yann Delaunay pour la création de l’antenne régionale.
Le VSI ne comporte pas de limite d’âge et il y a des postes dans de nombreux domaines. Seul prérequis : avoir le baccalauréat. « Une fois qu’on a postulé on passe des entretiens puis si c’est validé on doit faire des démarches administratives, médicales et une formation à la vie du volontariat, pour nous mettre à l’aise », explique Nilda Chadhouli. « Ensuite on se rend dans le pays, France-Volontaires et le CD nous trouvent un logement et financent le VSI tout le long du parcours. On est accompagné du début à la fin par une coordinatrice ».
« Ce qui est bien c’est qu’on peut aussi bien partir en tant qu’étudiant, qu’en tant que personne avec de l’expérience. Cela permet d’acquérir de nouvelles compétences pour pouvoir se revendre derrière, et pour les gens qui veulent rester dans le pays d’accueil, le VSI permet de se créer des opportunités ! », ajoute Jane Jaquin, qui a effectué un VSI au Kenya, avant de revenir à Mayotte où elle a lancé son entreprise dans le domaine de la mode. « J’essaye de trouver des partenariats avec la région, avant je me sentais exclue de cette coopération régionale mais maintenant je suis actrice ».
« Il y a les talents, les envies et les compétences à Mayotte », signale-t-elle au Conseil départemental. « Il faut vraiment encourager cette formation à la jeunesse et continuer à croire en nous. Merci de maintenir cette collaboration ».
Victor Diwisch