COI, J-15. Dans deux semaines, pour son 5ème sommet, la Commission de l’océan Indien (COI) réunira les chefs d’Etat et de gouvernement de ses Etats membres à Ivato (Madagascar). C’est-à-dire les Comores, la France (au titre de l’île de la Réunion, pas de Mayotte), Madagascar, Maurice, les Seychelles. La situation diplomatique ne bouge pas, puisqu’à la demande des Comores – sous perfusion des aides notamment françaises – la France ne peut se vanter à la COI d’avoir un 101ème département français, uniquement dans cette instance et à l’ONU. Une situation ubuesque qui prive un médaillé d’or mahorais de la Marseillaise et du drapeau tricolore dans les jeux des îles de l’océan Indien, alors qu’il en bénéficierait s’il était médaillé d’or aux Jeux olympiques par exemple…
Une incongruité maintenue par l’ONU, avec une nouvelle occasion de casser cette aberration donc ce 24 avril à Madagascar avec la présence du président de la République. C’est le sens de la question au gouvernement de la députée Estelle Youssouffa, qui s’étonnait du « silence assourdissant du Quai d’Orsay » à la suite de la « contestation de la souveraineté de la France à Mayotte » par « les autorités comoriennes et russes qui ont dénoncé ce qu’ils appellent ‘la militarisation de notre département’ ». Une réponse à l’annonce préalable du ministre, Manuel Valls, d’un renforcement de la base navale et du commandement de la gendarmerie sur place.
Accusé de « louvoyer » entre les îles

En l’absence du ministre des Affaires étrangères, c’est Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe qui lisait une réponse… diplomatique : « Il y aura des échéances ministérielles qu’elles soient agricoles ou des Affaires étrangères au niveau de la COI pour faire en sorte que Mayotte soit intégrée ». Rejoignant ainsi ceux qui estiment que Mayotte pourrait intégrer la COI par la petite porte, par les programmes à mener, pour en faire de facto, un partenaire.
Une posture à laquelle réagit vivement Estelle Youssouffa : « Vous louvoyez et continuez à ménager les Comores, malgré l’échec de la coopération avec Moroni. Dans 15 jours, vous irez avec le président Macron au sommet de la commission de l’océan Indien, cette organisation régionale financée par la France, par nos impôts, et dont Mayotte ne fait pas partie à cause du veto comorien. Mayotte doit intégrer la Commission de l’Océan Indien. Parce que la France de l’Océan Indien, c’est Mayotte et La Réunion. Nous n’accepterons pas une énième humiliation. Mayotte n’est pas un paillasson sur lequel vous pouvez vous essuyer les pieds pour continuer vos petites affaires avec les Comores en sacrifiant l’intégrité et l’honneur de notre pays. »
On peut être certain que la pression va continuer à monter au cours des jours à venir.
Anne Perzo-Lafond