« Sol Invictus » triomphe au TÉAT Champ Fleuri de Saint-Denis

Vendredi soir, "Sol Invictus" a embrasé la scène du TEAT Champ Fleuri, d’une ferveur universelle, où chaque saut, chaque rotation, chaque regard est devenu un cri d’espoir et d’unité face aux désordres du monde.

Depuis vingt-cinq ans, Hervé Koubi célèbre la vie sur scène dans toute sa diversité. Sa dernière création, « Sol Invictus », présentée au TÉAT Champ Fleuri de Saint-Denis de La Réunion vendredi 21 mars 2025, a embrasé la scène d’une énergie aussi puissante que fédératrice. 

Une déclaration d’unité sans frontières   

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Derrière chaque danseur, on devine une histoire, un chemin, une même soif de vie.

Dès les premières minutes, le spectacle impose sa force. Sur scène, 17 danseurs – issus de multiples nationalités – s’élancent dans un tourbillon ininterrompu. Certains, au regard de l’actualité mondiale, « ne sont pas censés danser ensemble », confie Hervé Koubi, sous un tonnerre d’applaudissements. Pourtant, les danseurs sont là, portés par un même souffle, une même nécessité : exister ensemble, dans la beauté du mouvement. Issus de la danse urbaine, des arts du cirque et des arts martiaux, ces interprètes athlétiques redéfinissent l’espace par leur virtuosité. Parmi eux, une présence bouleversante : Samuel Da Silveira Lima, unijambiste, qui transcende toute limite et impose une nouvelle façon d’habiter la scène.  

Un rituel incandescent de joie 

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Le public était en liesse

La musique alterne entre pulsations profondes et envolées lyriques. Les danseurs, habités d’une ferveur presque rituelle, enchaînent courses effrénées quasiment juvéniles, sauts renversés et rotations millimétrées. La scène devient un champ de bataille poétique où la seule victoire est celle du lien humain. Puis la frénésie s’apaise. Une lumière tamisée enveloppe les corps, une marche lente s’installe, évoquant un rite ancien. On frôle le sacré. Chaque geste semble une prière adressée à l’invisible.  

Danser la lumière dans l’ombre de la guerre

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Hervé Koubi, chorégraphe de Sol Invictus, et Thierry Boyer, directeur général et directeur artistique des théâtres départementaux de La Réunion, lors du discours d’ouverture

Lorsque le rideau tombe, la salle, émue, explose en applaudissements. À l’extérieur de la salle, Hervé Koubi partage son credo : « Chaque représentation est différente, ce qui compte c’est la façon dont les danseurs font vie ensemble à cet instant précis. » Le public reste suspendu devant les danseurs réunis à la sortie du théâtre. Une danseuse italienne, Francesca, parle de « purification du corps et de l’esprit ». Un danseur espagnol, Ayoub déclare : « On travaille avec le cœur. » Avec Sol Invictus, Hervé Koubi ne signe pas qu’un spectacle. Il nous rappelle que l’art peut être un refuge, une résistance, une lumière qui ne s’éteint jamais.

Mathilde Hangard

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