Comores/ Ramadan : un fonds de garantie de 12 millions d’euros aux opérateurs économiques

Les fonds mis à la disposition des commerçants visent à garantir une disponibilité des denrées alimentaires de base pendant le mois sacré de ramadan. Les autorités comoriennes souhaitent une augmentation de l’offre pour assurer une baisse mécanique des prix dans les marchés. Des allégements fiscaux ont été également annoncés.

Le gouvernement comorien a annoncé « un fonds de garantie de 6 milliards de francs comoriens », soit 12 millions d’euros, pour accompagner les commerçants comoriens à mieux importer des denrées alimentaires et d’autres biens e consommation de base. Les fonds, disponibles dans des établissements bancaires, sont mis à la disposition de l’ensemble des opérateurs économiques.

Inonder le marché pour faire baisser les prix

« C’est un fonds de garantie qui est accordé au secteur privé, aux commerçants pour garantir des facilités bancaires et assurer la disponibilité des produits de consommation de base. L’Etat se porte garant et offre cette opportunité à tout commerçant qui souhaite faire des commandes des denrées de première nécessité », a indiqué Nour El Fath Azali, le secrétaire général du gouvernement comorien.

Les prix n’obéissent pas à des règles précises aux Comores

L’objectif recherché par les autorités comoriennes est d’inonder le marché aux fins de contribuer à une baisse mécanique des prix. Une initiative qui a été saluée par le président de la Chambre de commerce des Comores, Chamsoudine Ahmed, qui a notamment fait part des difficultés des opérateurs économiques à faire face à leurs politiques de stocks, « faute de liquidités ». Le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak a, de son côté, souligné que le gouvernement souhaite assurer la pérennité des mesures « pour soulager la population dans la durée » confrontée à une inflation terrible surtout pendant ce mois de ramadan.

Autre mesure prise : le report de paiement des impôts et taxes. Les contribuables comoriens ont, en principe, jusqu’au 31 mars pour honorer toutes leurs obligations fiscales sous peines de pénalités. Le gouvernement comorien a différé le paiement au mois d’avril prochain. « Nos services vont se conformer aux mesures du gouvernement. La Direction générale des impôts accorde un temps aux contribuables pour pouvoir souffler, surtout pendant ce mois de ramadan. Il n’y aura aucune mesure de pression pour obliger qui que ce soit à payer quoi que ce soit », a expliqué le patron des impôts aux Comores, Djaffar Ahmed, au cours d’une conférence de presse.

Un effet à l’été prochain

Au lendemain de l’annonce de ces mesures d’allégement, le président Azali Assoumani, a appelé les Comoriens « à faire preuve de piété et à multiplier les actes de bienfaisance » pendant ce mois de jeûne, selon le journal Al-watwan qui rapporte des déclarations faites par le dirigeant comorien dans une mosquée, et au milieu desquelles, il a souhaité « un très bon ramadan » à la population. Des foires agricoles sont organisées avec l’appui du gouvernement pour garantir un approvisionnement permanent des denrées agricoles à des prix abordables, et par là, apporter des réponses à la vie chère.

Si les mesures annoncées ont été saluées, nombreux attendent de voir leurs effets sur le terrain et leur impact sur le pouvoir d’achat des Comoriens. La volatilité des prix et le manque de contrôle dans les marchés ouvrent toujours des brèches qui poussent souvent les grossistes, les demi-grossistes et les vendeurs détaillants à faire la loi au grand dam du consommateur. Les autorités promettent « un encadrement strict des prix et des mesures de contrôle rigoureuses ».

Le pays connait une disponibilité des produits. Les opérateurs économiques peuvent-ils vraiment importer des denrées alimentaires pendant ce mois de ramadan ? Difficile de l’admettre. Le commerçant comorien a en effet besoin d’au moins trois mois pour assurer l’acheminement, par bateau, de ses produits au pays. Or nombreux d’entre eux font face à des problèmes logistiques persistants. Le fonds de garantie pourrait avoir ainsi un effet à l’été prochain, une période faste marquée par une hausse de la consommation.

A.S.Kemba, Moroni

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