Depuis maintenant cinq années, le professeur de Technologie Daniel Moustoifa propose aux élèves du collège Frédéric d’Achery de Koungou des ateliers pratiques pour développer leurs compétences scientifiques et technologiques. Manipulation et création de robots, conduite de drones, développement de jeux vidéo…, en plus du programme scolaire, les ateliers proposent une large gamme d’activités pratiques qui familiarisent les élèves aux nouvelles technologies et qui les sensibilisent aux enjeux numériques et écologiques.
Apporter des solutions à Mayotte
« Avec ces ateliers, je souhaite créer des vocations. Je veux montrer aux élèves qu’ils peuvent utiliser ces technologies pour apporter des solutions dans leur vie et des solutions à Mayotte », explique Daniel Moustoifa. « Par exemple, l’année dernière on a monté un projet de serre connectée qui permet de surveiller la température et l’humidité de l’exploitation pour aider les agriculteurs et installer une agriculture durable ».
Chaque année, le professeur espère renouveler le contenu de ses ateliers pour les faire correspondre aux enjeux les plus actuels et attirer de plus en plus d’élèves. « Je me dis qu’avec le progrès, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, les élèves doivent rentrer dans ce domaine dès qu’ils le peuvent« , lance Daniel Moustoifa, « et cette année sera davantage consacrée à l’utilisation de l’IA ».
Une cagnotte en ligne pour financer l’accès aux technologies
Une volonté qui a un certain coût et le professeur a donc décidé de lancer une cagnotte en ligne, fin 2024, sur la plateforme de financement participatif de l’Éducation nationale, « la trousse à projet », afin de récolter des dons. L’objectif a été fixé à 5.000€ pour pouvoir entre autres acheter une imprimante 3D et des kits de drones et de robots éducatifs. « Le problème c’est qu’on a aucun partenaire à Mayotte qui peut nous vendre du matériel adéquat, et il faut qu’on trouve des relais en métropole qui sont prêts à nous livrer des équipements par avion ou par bateau, ce n’est pas simple et forcément ça coûte plus cher. En métropole on a beaucoup plus facilement accès à ces technologies, comme les drones ».
« Pour le moment il y a une quinzaine d’élèves à mes ateliers, principalement des 3è et des 4è, l’idée est qu’on puisse pratiquer et utiliser le matériel en classe entière, et que au fur et à mesure les 2.000 élèves du collège profitent de tout ça », projette Daniel Moustoifa.
Présentation de projets et concours nationaux
Les ateliers se tiennent tous les mercredis après-midi de 14h à 16H, mais les élèves n’hésitent pas à contacter l’enseignant pour faire des heures supplémentaires, signe du succès de la méthode et de l’attrait des jeunes. Pour le moment les ateliers n’ont pas encore repris et Daniel Moustoifa espère débuter en mars, avec en ligne de mire la présentation des premiers projets lors de la Semaine des Mathématiques puis plus tard lors de la Fête des Sciences.
Les élèves seront également accompagnés pour participer à des concours nationaux comme C.Génial, Yes We Code et la RoboCup. « En participant aux concours, ils acquièrent une reconnaissance de leurs efforts et développent une confiance en eux précieuse pour leur orientation future », remarque l’enseignant.
Il y a encore 5 ans, ces ateliers pouvaient être définis d’avant-gardistes, dorénavant ils s’inscrivent dans le présent et rappellent à quel point drones, robots et intelligence artificielle se sont imposés rapidement. Il est donc primordial de pouvoir initier les collégiens à ces technologies.
Victor Diwisch