Sont en cause les 22 articles du projet de loi visant la (re)construction de Mayotte. L’article 2 qui vise à faciliter « la reconstruction du bâti scolaire », tel que le mentionne le projet de loi, et l’article 3 qui doit permettre « l’implantation en urgence de constructions temporaires destinées à l’hébergement d’urgence des habitants de Mayotte sinistrés par le cyclone », en s’affranchissant des règles de la commande publique ne porte selon lui que sur les deux secteurs qui touchent la population irrégulière, la scolarisation et l’habitat : « le cœur même du projet de loi est de fixer durablement via l’école et le logement une population largement clandestine », écrit-il dans un communiqué intitulé, « Le projet VALLS est dangereux et nocif aux intérêts supérieurs de Mayotte et de la France ».
Le vice-président des LR regrette que ne figure pas dans ce projet de loi les investissements structurels indispensables à Mayotte : 3ème retenue d’eau collinaire, piste longue à l’aéroport, grand port maritime, 2ème hôpital, 2ème prison, nouveau centre de rétention administrative, palais de Justice, contournement de Mamoudzou, modernisation des routes nationales, université…
A l’origine, le projet de loi Urgence a été présenté par Manuel Valls comme l’après Chido, d’une reconstruction du bâti scolaire et de construction d’habitat en dur. Le développement de Mayotte et les infrastructures afférentes, sera inscrit à la 3ème étape comme l’a décrit François Bayrou, au cœur d’un projet de loi Programme pour Mayotte, dans les tiroirs depuis deux ans.
Généraliser la recette qui marche
Le député honoraire le sait bien sûr, mais il appelle à sécuriser ce dernier, sans arrêt repoussé depuis des mois de changement de gouvernement, et surtout lui adjoindre les mêmes conditions de dérogation aux règles d’urbanisme et de commande publique que le projet de loi Urgence. En clair, si cela fonctionne pour les écoles et l’habitat, pourquoi ne pas appliquer la méthode pour la 3ème retenue collinaire, la 2ème prison, le 2ème hôpital, etc. « Seul le groupe DR à l’Assemblée nationale a demandé par amendement que toutes les infrastructures bénéficient des mêmes règles dérogatoires que celles concernant les écoles et les logements. Le ministre s’y est opposé », fustige-t-il.
Il va même plus loin sur la facilitation du relogement dans les habitats en dur, « Une fois l’étape de reconstruction franchie, les 2/3 de la population possèdera la nationalité d’un état étranger, ce qui ouvrira rapidement la perspective de constitution de la communauté de l’archipel si chère au Quai d’Orsay ». Il juge donc le projet Valls « dangereux et nocif » : « Je n’aurais jamais voté pour cette 1ère marche qui ouvre le largage d’une partie du territoire national et de nos compatriotes Mahorais. Actuellement les intérêts supérieurs de Mayotte et de la France ne sont plus défendus ».
A.P-L.