La forte tempête tropicale Dikeledi souffle encore sur le territoire, à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’alerte « rouge » n’est pas encore levée par la préfecture.
Dikeledi est passé au plus près de notre île à 13h locales à un peu moins de 100km de nos côtes, indique Météo France. A 15h locales, il évoluait en forte tempête tropicale et se déplaçait vers l’Ouest-Sud-Ouest à 35 km/h tout en s’éloignant de Mayotte en direction de la côte mozambicaine.
Mayotte vient donc d’essuyer le passage d’un 2ème cyclone en moins d’un mois. La trajectoire de Dikeledi a permis d’épargner l’île qu’avait anéantie Chido, en dehors du Sud qui a été cette fois particulièrement touché. Si les vents n’ont pas soufflé aussi fort puisque des rafales à 90km/h étaient enregistrées par Météo France, contre 220km/h pour Chido, la pluviométrie a été très marquée surtout dans la moitié Sud. Les images de torrents dévalant les rues se sont multipliées sur les réseaux sociaux. « Les pluies ont commencé très tôt ce dimanche, provoquant des crues rapides emportant tout sur leurs passages », nous témoigne un habitant.
Pour toucher du doigt le différentiel de pluviométrie entre le Nord et le Sud, Météo France indique qu’en 12h, il est tombé 161 mm d’eau à Bandrélé et entre 30 à 60 mm dans le Nord-Est de Grande-Terre et Petite-Terre.
Près de 15.000 personnes aux abris d’urgence
Ce qui approcha de Mayotte comme une forte tempête tropicale ce samedi soir, pour évoluer en cyclone puis se dégonfler en passant sur les côtes Nord de Madagascar où on déplorait trois morts et 900 sinistrés ce dimanche soir, pour se recharger au-dessus des eaux chaudes du Canal du Mozambique, a frôlé notre île par le Sud, provoquant de gros dégâts qu’il va falloir évaluer. Dans le reste du territoire, les vents habituels pour ces dépressions de saison, ont aggravé les dégâts sur des habitations déjà fragilisées par Chido.
Ayant intégré la leçon Chido, de nombreux habitants se sont rendus dès samedi vers les centres d’hébergement d’urgence, ils étaient 14.500 à midi ce dimanche, selon la préfecture. Les communes ont dû s’adapter, elles avaient commencé à préparer leurs écoles pour la rentrée scolaire, et prendre en compte des établissements déjà abîmés par Chido.
Pour Dikeledi, un nouveau dispositif était testé, avec l’envoi régulier de messages d' »alerte extrêmement grave », enjoignant chacun à se confiner en raison de l’alerte « rouge » cyclonique.
Les services d’urgence n’ont pas même eu le temps de reprendre des forces qu’il a fallu de nouveau intervenir en masse, notamment pour les pompiers du SDIS qui ont dû se rendre massivement en intervention dans le Sud, notamment sur le village de Mbouini.
De son côté, l’hôpital de campagne de l’ESCRIM a été contraint de replier ses tentes rapidement et d’abriter le matériel dans les vestiaires du stade de Cavani.
Pour ce lundi, à l’arrière de Dikeledi, Météo France annonce un vent de Kashkasi (Nord-Ouest) avec passages d’averses pluvio-orageuses entrecoupées d’accalmies, associées à du vent durant la journée. « Ces phénomènes sont plus difficiles à prévoir que le passage d’un cyclone ».
Mayotte reste placée en alerte rouge, indiquait le préfet sur Mayotte la 1ere, notamment en raison des averses pluvio-orageuses suivant l’épisode cyclonique.
A.P-L.