À quelques jours du 13 janvier, marquant le début d’une rentrée scolaire « établissement par établissement », comme souhaité par le Recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, plusieurs sources rapportent que près de 3.000 fonctionnaires de l’Education nationale auraient déjà quitté le territoire et ne souhaiteraient pas revenir sur l’archipel.
L’information nous a été rapportée par des agents du Rectorat en charge des ressources humaines, qui auraient recensé le nombre d’agents de l’Education nationale partis suite au passage du Cyclone Chido, le 14 décembre dernier. Au total, près de 3.000 fonctionnaires seraient déjà hors du 101ème département français et auraient signifié leur réticence à revenir travailler sur l’île. Mais pour le Recteur de Mayotte, ce chiffre n’aurait rien d’alarmant : « Ce sont les vacances, 20% de l’effectif est parti voir leurs familles, c’est finalement peu », a-t-il déclaré.
Lundi, nous avions publié une synthèse des problématiques du secteur de l’éducation post-cyclone réalisée par la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publique et le syndicat CFDT de l’Académie de Mayotte (ex Sgen-CFDT Mayotte). Dans ce rapport, les syndicats avaient rapporté que de nombreux agents de l’Education nationale n’avaient toujours pas donné signe de vie, faisant craindre d’éventuelles autres victimes du cyclone. D’autre part, les syndicats ont estimé que les besoins en équipement du personnel allaient être importants, en raison du fort nombre de logements et d’équipements dégradés, où des problématiques de relogement se posent déjà mais sans perspective à ce stade. « De nombreux agents n’ont plus d’outils de travail, ni sur leur lieu de travail, ni à leur domicile », peut-on lire dans ce diagnostic. Le et les jours J, les personnels de l’Education craignent que des agents et des élèves manquent à l’appel.
Mathilde Hangard