Rentrée : Les syndicats de l’Académie de Mayotte lancent un appel à l’aide

Après le passage du cyclone, la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publique et le syndicat CFDT de l’Académie de Mayotte (ex Sgen-CFDT Mayotte) conduisent une campagne pour évaluer l'impact du cyclone tant au niveau matériel que moral, et demandent du renfort en vue de la rentrée scolaire prochaine. 

Sur la base des contacts de leurs adhérents et de leurs sympathisants, la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publique et le syndicat CFDT de l’Académie de Mayotte ont réalisé une synthèse des problématiques du secteur de l’éducation suite au passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. Alors que le 31 décembre 2024, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, déclarait qu’il n’y aurait « pas une rentrée mais des rentrées scolaires », la rentrée scolaire du 13 janvier apparait pour les syndicats à la fois comme proche et lointaine : « Proche en termes calendaires, lointain compte-tenu de l’état des bâtiments scolaires, des conditions matérielles et morales de vie à Mayotte. »

Une reprise qui s’annonce chaotique 

Quelques jours avant la rentrée scolaire annoncée, « beaucoup de personnes ne répondent pas », rapportent les syndicats, qui ne cachent pas leurs craintes sur le fait que d’éventuelles personnes « soient décédées », couplées pour les autres d’incertitudes, où « les personnes qui répondent témoignent de la difficulté d’accéder aux communications téléphoniques et à internet, certaines personnes répondent par SMS plus d’une semaine après avoir été appelées, lorsqu’elles ont enfin de la connexion et la possibilité de charger leur téléphone. » Concernant les dégâts matériels, les syndicats estiment que « les besoins en équipement vont être importants », puisque « même quand le logement n’est pas trop dégradé, l’humidité s’infiltre désormais partout car les toitures sont endommagées » dans un contexte de saisons des pluies. Dans ce contexte, « de nombreux agents n’ont plus d’outils de travail, ni sur leur lieu de travail, ni à leur domicile ». Aussi, les agents qui avaient quitté le territoire après le cyclone, expriment leur inquiétude pour se reloger dans la perspective d’un retour.

De nombreux agents traumatisés

D’après ce diagnostic réalisé, de nombreux personnels de l’éducation nationale « ne disposent plus de moyens de transport et ignorent comment ils pourront se rendre sur leur lieu de travail pour la rentrée à venir ». Certains montreraient également des signes de grande anxiété face à la reprise scolaire, où certains collègues mais aussi des élèves pourraient manquer à l’appel le ou les jour J. Les syndicats rapportent également que de nombreux agents ont donné de leur temps ces dernières semaines pour « nettoyer, protéger les bâtiments scolaires, tenter de sauver le matériel encore utilisable, mais aussi à encadrer les enfants qui se regroupent dans ou à proximité des bâtiments scolaires ». Parmi eux, se trouvent des personnes traumatisées du cyclone et des événements « au point de déclencher des crises de panique débouchant sur une prise en charge hospitalière ». Dans ce contexte, la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publique et le syndicat CFDT de l’Académie de Mayotte estiment qu’il est nécessaire que le recensement des agents et de leurs besoins par l’administration soit partagé avec les organisations syndicales. D’autre part, qu’un « soutien des services centraux et déconcentrés des autres académies au rectorat de Mayotte » soit opéré pour permettre un recensement exhaustif des agents de l’académie de Mayotte. Les syndicats réclament également que des fonds de l’État soient débloqués afin de soutenir financièrement tous les agents dans leur réinstallation, au-delà de l’aide exceptionnelle accordée à une partie des agents de l’Éducation nationale, et mettre en place un soutien psychologique aux personnels dans la durée, notamment en accompagnant les personnels, jugés « trop fragiles pour reprendre le travail dans l’immédiat. »

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