Eau secours, nous avons soif !

Le manque d’eau à Mayotte, s’il n’est pas récent, n’a pourtant jamais été aussi violemment ressenti par la population. Le réseau ayant été détruit pour une bonne partie, certains habitants n’ont pas eu accès à l’eau pendant plus de 48h, et quand ils pouvaient s’en procurer, c’était en très petite quantité ou alors de très mauvaise qualité.

Pourtant, les solutions existaient bien, pour peu qu’elles aient été considérées. En effet, en août 2023, le JDM avait déjà fait un article sur une société produisant des machines de potabilisation de l’eau. La société Filtralife avait déjà proposé ses machines en solution immédiate pour la crise de l’eau que connaissait Mayotte à ce moment. Bien que la solution semblât adaptée, aucune suite n’a été donnée, cette solution ayant pourtant fait ses preuves sur différents pays ayant des problématiques pour accéder à une eau de bonne qualité.

Avec ses 80 Kg, cette machine est facile à transporter

Cette solution, ayant reçu la validation potable selon le code de Santé publique France, semble très adaptée pour les situations de crises, telle qu’en connait Mayotte actuellement. Si les premiers contacts, établis lors de la pénurie d’eau, avaient abouti, non seulement la pénurie du moment aurait été moins ressentie dans les zones les plus reculées, mais surtout les machines auraient été sur place pour suppléer le réseau d’eau très endommagé suite au cyclone. Auguste Minot nous confiait : « Nous n’avons pas compris. Nous n’avons eu aucun retour suite aux premiers contacts établis ».

Cette fois encore, le co-fondateur de la société a proposé ses produits dès qu’il a eu connaissance de la catastrophe qui touchait les Mahorais : « Nous avons voulu offrir une de nos machines à une ONG locale qui a décliné l’offre, rencontrant des problèmes de logistique. ». La société est en contact avec le ministère de l’Iintérieur qui a validé la commande de plusieurs machines, mais encore une fois, l’attente est de mise : « Tous nos fournisseurs étaient fermés pour les fêtes. Sur notre demande, ils se sont quand même mobilisés pour nous permettre malgré tout de livrer ces machines au plus vite. ». Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune validation définitive n’est arrivée permettant la livraison des machines. Les 110 machines commandées par le ministère de l’Intérieur produiraient 900.000 litres d’eau potable par jour, sans avoir recours à l’électricité ou à des produits chimiques.

 

Le système a obtenu un prix au concours Lépine 2024

Les leaders du concours Lépine 2024 ne se laissent cependant pas abattre en assurant que si besoin, ils assumeront leur rôle de fournisseurs, coûte que coûte : « Si besoin nous mobiliseront nos partenaires pour offrir et livrer nous-mêmes deux machines pour subvenir rapidement aux besoins en eau potable. »

 

 

 

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Le RSMA de Mayotte soutient l’école primaire d’Acoua 1 avec un don de fournitures scolaires

Un geste de solidarité entre les centres du Service Militaire Adapté au profit des élèves d’Acoua.

Prise illégale d’intérêts : le maire de Kani-Kéli relaxé

Soupçonné d’avoir favorisé des proches lors de recrutements municipaux, le maire de Kani-Kéli, Abdou Rachadi, a été relaxé. La justice évoque une procédure "insuffisante". Le parquet a dix jours pour faire appel.

La nouvelle billettique des barges : un ticket pour plusieurs modes de transport, rêve ou réalité pour la mobilité à Mayotte ? 

Surfer sur la mise en place d’une nouvelle organisation des ventes des billets du STM pour coordonner l’ensemble des transports en commun de l’île, c’est la condition de modernisation du territoire. Mais aussi un chantier à part entière où le Conseil départemental a un rôle central, développe Mohamed Hamissi*

Gestion de l’eau à Mayotte : comment s’inspirer des bonnes pratiques nationales

À Mayotte, l’eau est devenue un trésor rare. Depuis plusieurs années, l’île vit au rythme des coupures, des files d’attente et des citernes partagées. Entre un réseau à bout de souffle, des réserves qui se vident et une population en pleine croissance, la crise de l’eau s’enlise. Pendant que la métropole découvre à peine la modération dans l’usage de l’eau, les Mahorais, eux, la pratiquent déjà contraints et résignés.