Après l’inéligibilité du président de la CADEMA Rachadi Saindou, c’est désormais la nouvelle équipe aux manettes qui dévoile les avancées. Ambdilwahedou Soumaila, 1er vice-président et Radjab Badrou, 4ème VP, annoncent vouloir dérouler un plan d’information régulier au grand public.
Celui que l’on nomme « marché 3 » (M3) qui va du rond-point Baobab à la Pointe Mahabou, a été attribué à la Sogea (groupe Vinci) pour les travaux de voiries, et le M4 qui part de la ZI Nel à la partie mangrove de Kawéni, à la Colas. « Les travaux des deux marchés débuteront simultanément en mars 2025, pour une durée de 14 mois pour le premier, et 30 mois pour le second », informe Fabien Trifol, Directeur Aménagement et environnement à la CADEMA.
Le coût total de l’investissement est de 67 millions d’euros, « il est consolidé, avec 15% de fonds propres de la CADEMA sur les trois ans, soit 3 millions d’euros d’autofinancement ».
Accompagner les entreprises impactées malgré tout
C’est donc reparti pour les travaux mais cette fois, dans une zone Nord de Mamoudzou, « nous effectuerons la plupart des travaux de nuit sur le M3, à peaufiner avec les entreprises », indique celui qui suit le projet depuis le début.
Les deux élus ont insisté sur une communication régulière auprès de la population, « notamment sur les plans de circulation ». Deux réunions publiques sont programmées à ce sujet, dont, la première mi-février 2025.
Comme pour la 1ère phase, une commission d’indemnisation sera mise en place pour les entreprises et les artisans impactés par les travaux. « Mais elle a des difficultés à les appliquer en raison de critères fiscaux. » Comme pour les aides Covid, les artisans qui n’ont pas une comptabilité d’équerre ont du mal à produire des justificatifs de chiffres d’affaires, « la CADEMA ne peut déroger aux règles en vigueur, mais nous voulons les accompagner et allons étudier individuellement leur dossier. Le Caribus est là pour développer le territoire pas pour tuer ses artisans et entrepreneurs. » Ils sont en cours d’identification mais peuvent se présenter au siège de la CADEMA, en face de la mairie de Mamoudzou. « Nous avons un budget annuel d’indemnisation de 650.000 euros que nous n’arrivons pas à dépenser. »
Annulé par la justice, le marché de transports est relancé
Pour tous ceux qui ont été impactés depuis deux ans par les travaux du côté de Passamainty dans leurs trajets matinaux, sachez que la fin de la galère a sonné ! La 1ère phase qui avait lancé les travaux sur la partie Passamainty-rond-point du Baobab, va mettre officiellement en service les navettes CADEMA à partir du 23 décembre 2024, elles étaient jusqu’à présent l’objet d’une adaptation au coup par coup pour répondre au blocage de la circulation. Un cadeau de Noël puisqu’elles continueront à être gratuites en attendant que le marché attribué à la société OPTIMOM (filiale du groupe réunionnais Mooland), qui a été annulé par le tribunal administratif en juin dernier sous l’effet de la plainte de trois sociétés locales, Carla Mayotte Transports Baltus, le GIE Tama Ya Leo Na Messo et la société Transports du Nord, soit réattribué.
« Le marché vient d’être relancé ce mercredi pour 35 jours, et sera notifié au mieux en mars au pire en septembre 2025, en fonction de la société choisie et du délai nécessaire pour acheminer les bus si leur siège est en métropole ou à La Réunion », nous explique Fabien Trifol.
Les navettes seront ensuite payantes, avec un prix forfaitaire fixé à 2 euros par les élus de la CADEMA, valable toute la journée. « Un travail est mené avec le conseil départemental pour une interopérabilité entre les lignes urbaines et leurs lignes interurbaines qui circuleront à partir de juin 2025. » La continuité de services sera bien proposée, assure-t-il, « un habitant de Chirongui pourra se rendre en Petite Terre avec un seul et même billet ». Des taxis collectifs qui opèrent actuellement sur la ligne Vahibé-Passamainty vers les hauts de Mamoudzou, seront également notifiés lors de la nouvelle attribution du marché d’exploitation.
Le 1er plan global de transports urbain et interurbain terrestres de Mayotte commence à se dessiner. Ne reste plus qu’à faire naviguer les navettes maritimes.
Anne Perzo-Lafond