Une étude publiée le 12 décembre dernier par des chercheurs du Centre National de référence des Vibrions et du Choléra de l’Institut Pasteur, révèle qu’une souche, hautement résistante aux antibiotiques, est à l’origine de l’épidémie de choléra survenue de mars à juillet 2024 sur le 101ème département français.
C’est lors d’une épidémie de choléra en 2018 et 2019, que la souche AFR13 7PET présente à Mayotte a été identifiée pour la première fois au Yémen. L’étude parue dans le New England Journal of Medicine indique que cette souche a été évaluée comme très résistante à dix antibiotiques dont deux antibiotiques sur les trois préconisés pour le traitement du choléra. La souche a continuité de se répandre dans d’autres États, tels qu’au Liban en 2022, au Kenya en 2023 et enfin, en Tanzanie puis aux Comores, et Mayotte, en 2024.
« Au Yémen en 2018, après deux ans de circulation intense d’une souche AFR13 7PET avec plus de deux millions de cas suspects de choléra, les isolats de l’épidémie sont devenus très résistants aux médicaments. En 2023, cette souche a été isolée de trois voyageurs européens revenant du Kenya à différents moments de l’année. En mars 2024, cette souche a été isolée à Mayotte, d’abord par des patients venant de Tanzanie ou des Comores, puis de patients infectés localement », explicite l’étude.
Le 7 octobre dernier, l’Agence régionale de santé de Mayotte déclarait « terminée » l’épidémie de choléra sur son territoire. Au total, 221 personnes avaient été contaminées et cinq ont péri des suites de la maladie. Par ailleurs, près de 35.000 personnes ont été vaccinées contre le choléra pendant une campagne de vaccination massive sur l’île.
Mathilde Hangard