Piste d’aéroport : la DGAC priée de « revoir sa copie »

C’est un dossier ultrasensible que le transfert du projet de rallongement de la piste de Petite vers Grande Terre. Ne parvenant pas à obtenir les études, Saïd Omar Oili est allé au-devant des scientifiques qui rapportent ne pas avoir été consultés.

Suite au « silence radio » du ministère des Transports, selon les propres termes du sénateur Omar Oili, ce dernier a tenté de creuser les deux points que le ministre Vergriete avait annoncé en mai : le déplacement du projet de piste longue de Petite vers Grande Terre, à Bouyouni, en raison des risques que ferait peser la vidange de la chambre magmatique du volcan sous-marin Fani Maoré, et la condamnation de la piste actuelle en Petite Terre lors des forts coefficients de marée dès 2035, « Mayotte serait coupée du monde pendant plusieurs mois », synthétise le sénateur mahorais.

Après une visite à l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP) et la lecture des travaux de la Commission nationale du Débat public, Saïd Omar Oili accueillait ce lundi au Sénat les scientifiques du Revosima accompagnés par leurs deux directeurs Marc Chaussidon pour l’IPGP et Christophe Poinssot pour le BRGM.

Piste longue, aéroport, Pamandzi, Bouyouni, Clément Beaune, DGAC, Mayotte
Puis des études furent menées depuis septembre 2022 sur la zone Nord de Mayotte

Avec à l’issue un constat cash : « On nous a menti », assène l’élu qui évoque une audition « très utile pour mieux comprendre les enjeux » du projet. Les scientifiques n’auraient jamais été consultés pour justifier le projet de transfert de la piste vers Bouyouni, et « la probabilité d’un enfoncement de notre île lié au volcan dans les 100 ans à venir, n’est pas du tout confirmée ».

Pourquoi des propos contraires ont-ils été tenus le 7 mai dernier devant le ministre ? Saïd Omar Oili s’interroge sur les raisons, budgétaire, politique, technique ? En tout cas, il demande de réunir en urgence le comité de pilotage et « revoir le processus de consultation menée par la DGAC » qui doit « revoir sa copie » pour publier les fameuses études comparatives, et ce, « en toute transparence »,

Enfin, c’est l’urgence d’une décision « courant 2025 » pour trouver une solution à cette piste qui semble malgré tout menacée en 2035 par la montée des eaux.

De la clarté avant tout, c’est ce que demande le sénateur et la population.

A.P-L.

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