Sur le terrain, la CADEMA donne la marche à suivre pour son territoire

Mercredi matin, les représentants de la CADEMA ont exposé au préfet, François-Xavier Bieuville, leurs ambitions pour le territoire, à la MJC de M'Gombani mais aussi directement sur le terrain.

C’est la fameuse « revue des projets stratégiques du territoire », issue d’une nouvelle méthode de travail mise en place par le préfet de Mayotte. Pour échanger autour des enjeux du développement du territoire de la CADEMA, François-Xavier Bieuville, des représentants de la DEALM et des services de la préfecture étaient présents. 

Budget serré, l’heure est aux priorités 

Au menu, deux enjeux : présenter les projets déjà déployés sur la Communauté d’agglomération et identifier les besoins pour l’avenir du territoire. « Le but est de faire des réunions avec les collectivités territoriales et les services concernés. Ce matin, on a présenté quatre projets que l’on estime prioritaires en tenant compte des soucis budgétaires de l’Etat », explique Ibrahim Boihanery. Plusieurs réunions avaient déjà eu lieu précédemment, notamment avec la Communauté de communes de Petite-Terre, le 21 novembre dernier, où le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) avait été discuté. Hier matin, c’était autour de la CADEMA d’exposer ses ambitions. 

Caribus, logements, CIAS, port de pêche 

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Le 21 décembre prochain, les premières navettes Caribus vont commencer à circuler sur les voies pour assurer la ligne Passamainty-Majicavo Lamir.

Pendant près de deux heures, le préfet a assisté attentivement aux présentations des responsables de sept projets prioritaires de la CADEMA. Pour la Communauté d’agglomération, l’enjeu était immense, il s’agissait de « faire toute la lumière sur plusieurs initiatives structurantes qui répondent aux besoins des habitants tout en s’inscrivant dans une vision durable et inclusive du territoire ». Parmi les projets présentés, le Caribus connu de tous a été mis en avant, pour renforcer la mobilité des habitants de l’île. La CADEMA a rappelé que l’ensemble des quatre lignes de bus seraient opérationnelles en 2027. Une première ligne reliera les Hauts Vallons à Passamainty, une  deuxième ligne reliera Passamainty à Dembéni. Une troisième sera déployée entre Mtsapéré et Cavani. Enfin, une quatrième ligne permettra de relier Passamainty à Vahibé. Aussi, la construction de logements et la rénovation de ceux déjà existants ont fait l’objet d’une vive attention du public pour répondre aux enjeux de la pression démographique de l’île. De plus, la CADEMA a réitéré sa volonté de créer un Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) destiné à renforcer le soutien aux populations les plus vulnérables. Enfin, c’est surtout le projet du petit port de pêche à Mtsapéré, qui a le plus séduit l’auditoire. « Il est conçu pour dynamiser l’économie locale et renforcer l’attractivité du territoire », rappelle Ibrahim Boihanery. Par ailleurs, le projet du siège de la CADEMA à Tsararano mais aussi la problématique de la gestion des eaux pluviales ont été abordés. 

Kawéni, enclavé dans des déchets 

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Sur l’ensemble du département, les déchets sont devenus un élément inévitable du paysage

La salle s’est ensuite vidée. Ingénieurs, urbanistes et chargés de projet se sont rendus sur le terrain pour visiter un chantier de collecte des déchets dans des zones qualifiées par la Communauté d’agglomération comme étant « inaccessibles » à Kawéni.  Pour la CADEMA, il s’agit d’un « enjeu majeur que d’observer les conditions dans lesquelles on ramasse les déchets ». Sur les hauteurs de Kawéni, le préfet était également présent. Entièrement financé sur fonds propres de la CADEMA, ce projet coûte 4,5 millions d’euros par an. Néanmoins, malgré l’absence de partenaires fonciers et d’un nombre de recettes jugées « insuffisantes » issues de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TOM), la CADEMA souhaite poursuivre cet engagement en faveur de « zones souvent négligées. » Pour le préfet, il s’agit d’un engagement fort de la Communauté d’agglomération qui permet de préserver « un environnement propre et sain à tous les habitants, quel que soit leur lieu de résidence ». Salubrité, équité entre les quartiers, lutte contre les pollutions, sensibilisation de la population et des acteurs à la gestion des déchets, sont tout autant de sous-thématiques qui ont été abordées. Mais aussi l’utilisation de véhicules spécifiques et l’intervention à pied d’équipes en charge de la gestion des déchets ont montré l’implication de la CADEMA dans ce quartier, où les contraintes géographiques sont parfois difficiles à surmonter. « On va à pied où on peut mais c’est difficile car ça monte beaucoup, il y a de la boue, après il faut tout ramener avec nous, c’est lourd », confie Ibrahim Boihanery. 

Mathilde HANGARD

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