Des représentants des pays membres de la région ont noté « un bilan positif » des programmes régionaux de santé, pilotés par la Commission de l’océan Indien (COI) et financés par l’Agence française de développement (AFD)». Ces évaluations ont été faites au cours « des deux réunions du Comité de technique régional et du Comité de pilotage » de ces projets.
Une nouvelle feuille de route pour 2025
Au cours d’une réunion qui a pris fin le 29 novembre aux Seychelles, les participants (une cinquantaine) ont passé en revue les activités menées par le réseau Sega One Health et validé une feuille de route sur le programme Sécurité sanitaire en Indo-pacifique (SSIP) qui couvre des programmes de « renforcement de la sécurité sanitaire dans la région océan Indien mais aussi dans le Pacifique et l’Asie du Sud-Est » grâce à l’appui de l’AFD et une collaboration de nombreux réseaux des trois zones.
« Au cours de ces cinq jours d’échanges, les résultats, les bonnes pratiques et les défis rencontrés dans la mise en œuvre des projets RSIE3 et 4 ont été examinés en profondeur », souligne un communiqué de presse qui ajoute que « les leçons tirées de ces projets, ainsi que les sujets stratégiques et besoins exprimés par les Etats membres de la COI, ont directement contribué à l’élaboration du plan de travail du programme SSIP ».
Les pays membres et les partenaires souhaitent, à travers ce projet, poursuivre le plan d’amélioration des « capacités diagnostiques » et « intégrer les données climatiques en vue d’améliorer la prévention et la riposte aux crises sanitaires » ainsi que « la préparation et la riposte aux épidémies » et œuvrer en faveur de la réduction « des inégalités de genre en matière sanitaire ».
La zone océan Indien, à travers la COI, réussit tant bien que mal à coordonner des actions communes de lutte contre toutes les formes d’épidémies, à harmoniser des programmes de renforcement des capacités des structures de santé et à soutenir les pays à disposer des moyens adaptés à leurs besoins d’urgence pour faire face aux aléas sanitaires. « Les projets RSIE3 et 4, soutenus par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE) se sont achevés avec des résultats concrets pour la sécurité sanitaire régionale sur la période 2018-2024 », précise le communiqué.
La gestion proactive des épidémies
La rencontre aux Seychelles a été une occasion de présenter les actions phares entreprises ces dernières années. Les participants ont appris « la certification de 273 épidémiologistes de terrain… dans la région en seulement deux ans ainsi que le lancement, en 2024, d’un Master en épidémiologie de terrain en Indianocéanie ». L’on apprend aussi la formation de « 2.293 personnes » sur différents aspects liés à la prévention, la préparation et la riposte aux épidémies dans les Etats membres ainsi qu’« une quarantaine de dispositifs de surveillance renforcés ».
Dans son bilan en faveur de la sécurité sanitaire dans la zone, la Commission de l’océan Indien (COI) annonce « 40 laboratoires de la région bénéficiaires d’équipements, formations ou appuis » mais également une « fourniture d’équipements de pointe » dont « un laboratoire de niveau P3 pour les analyses de haut risque et une clinique vétérinaire mobile », entre autres. Pour les responsables des programmes, « ces projets ont également joué un rôle clé dans la gestion proactive des épidémies, avec des interventions ciblées face à des crises telles que la Covid-19 au niveau régional, la dengue à Maurice, la rage à Madagascar ou encore le choléra aux Comores ».
Pour l’année 2025, les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des programmes de veille sanitaire, « le réseau Sega One Health, le ROSEP dans le Pacifique et Ecomore Asie du Sud-Est » miseront sur quatre axes prioritaires, à savoir : « climat-santé, laboratoires, surveillance, préparation et la réponse », selon toujours le communiqué qui conclut que « parmi les priorités retenues figurent les formations, le risque vectoriel » liés aux épidémies comme « la dengue, le shikungunya, la leptospirose » avec un accent sur « la résistance aux antimicrobiens, la surveillance communautaire, l’impact du changement climatique sur les troubles de santé mentale ».
A.S.Kemba, Moroni