Selon un rapport du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), publié vendredi 22 novembre, les français n’ont pas toujours respecté les règles d’encadrement de l’épidémie Covid-19. Le département de Paris détient le record d’infractions par habitant, où on en dénombre 116 pour 1.000 habitants durant l’épidémie Covid-19, suivi du département de la Seine-Saint-Denis et de la Guyane.
Le premier confinement a fait mal. Dans ce rapport, on découvre que le nombre d’infractions commises était plus élevé lors du premier confinement, où 670.000 infractions sont relevées en seulement un mois, en avril 2020, que lors du second confinement, où un pic a été atteint en novembre 2020 avec 250.000 infractions. La majorité (79%) relevaient du non-respect des règles qui restreignaient les déplacements (pas d’attestation, non-respect du nombre de kilomètre autorisé). 14% des infractions concernaient le non port du masque. Progressivement, l’assouplissement des règles d’encadrement de l’épidémie et l’habitude des citoyens face à ces mesures, ont conduit à leur nette diminution entre l’année 2020 et 2022, où la part des entorses liées aux déplacements et transports est passé de 90% du total des infractions Covid-19 durant les huit premiers mois à 55 % au cours des douze derniers mois de l’état d’urgence sanitaire. En revanche, les infractions pour non-respect du port du masque ont de leur côté, augmenté en passant de 7 % à 31 %.
Des délits, tels que l’usage de faux passes sanitaires
Sur la totalité des infractions commises durant l’épidémie, 98% ont été classées comme « simples contraventions », dites de « quatrième classe », c’est-à-dire, sanctionnées d’une amende de 135 euros. Les contraventions de cinquième classe, dont le nombre a été évalué à 50.300, concernaient 1,5% des cas. Elles avaient été émises à l’encontre de personnes qui participaient à des manifestations interdites. Enfin, 0,5% des délits enregistrés, soit 7.000 délits, étaient « majoritairement des réitérations d’infractions commises plus de trois fois», décrivent les experts du service statistique ministériel de la sécurité intérieure. Parmi ces 7.000 délits, l’usage de faux passes sanitaires a été sanctionné, souvent pratiqué par des personnes ne souhaitant pas se faire vacciner.
Des infractions dans les grandes villes et surtout dans les DROM
D’après les données du ministère de l’intérieur, ces infractions ont majoritairement été commises dans les grandes villes du territoire national, notamment à Paris mais aussi dans les départements-régions d’outre-mer. En Guyane, sur 1.000 habitants, 76 ont été pris en défaut. À Mayotte, 59 infractions ont été commises pour 1.000 habitants. Ces chiffres sont supérieurs à leur niveau moyen en France métropolitaine, égal à 41 infractions pour 1.000 habitants. En moyenne, les individus sanctionnés étaient la plupart du temps des hommes, âgés de 18 à 29 ans.
Mathilde Hangard