Depuis 48h, certains agents des services hospitaliers (ASH) et des aides-puéricultrices du service de maternité du centre médical de référence de Kahani et de la maternité de Mamoudzou avaient fait valoir leur droit de retrait. En cause, une charge de travail trop conséquente au regard des effectifs disponibles dans les services de maternité de Mamoudzou et de Kahani. Lors d’une rencontre entre les agents et la direction du CHM, un consensus a finalement été trouvé. En parallèle, deux agents de la pharmacie de l’hôpital Martial Henry de Petite-Terre ont brandi leur droit de retrait.
Des maternités surchargées
Au sein des maternités de Kahani et de Mamoudzou, malgré le calme, la tension est palpable. Depuis la fermeture des maternités de Dzoumogné et de Mramadoudou, les maternités de Mamoudzou et de Kahani, déjà surchargées, se répartissent les patientes du sud et du nord de l’île. « On n’est pas assez nombreuses et surtout il n’y a pas assez de places, on manque de lits, on est obligé de tripler les chambres, il y a des dames qui attendent dehors sur le sol, la salle d’attente est pleine », confie une sage-femme. « C’est pas parce que les maternités de Mramadoudou et Dzoumogné sont fermées, qu’on a moins de naissances, les patientes sont envoyées ici à Mamoudzou ou à Kahani, mais sans effectifs, on ne peut pas les prendre en charge, et on ne va pas pousser les murs », s’exclame une infirmière.
« Les agents n’ont pas vraiment le choix »
Pourtant, ni les sages-femmes ni les infirmières puéricultrices n’ont fait valoir leur droit de retrait. Ce sont les effectifs restés en place dans les maternités de Mramadoudou et de Dzoumogné, qui avaient fermé, qui ont reçu l’ordre de venir renforcer leurs pairs dans les maternités surchargées de Mamoudzou et de Kahani, qui ont montré leur mécontentement. « Quand on habite à Mramadoudou et qu’on vous dit que vous allez travailler à Kahani maintenant, c’est pas simple, j’ai toute ma famille dans le sud, j’ai des enfants qui vont à l’école, vous croyez que je peux faire cinq heures de voiture tous les jours ? », proteste une ASH.
Malgré ce désaccord, les ASH et aides-puéricultrices commenceraient à accepter cette stratégie inévitable en l’absence d’effectifs supplémentaires. « Les agents n’ont pas vraiment le choix. On travaille à l’affectation des agents de Dzoumogné et de Mramadoudou en renfort sur les maternités de Mamoudzou et de Kahani », estime le directeur de l’hôpital. « Mais c’est provisoire, tant que les maternités sont fermées ou que de nouvelles activités y sont installées », ajoute-t-il. Progressivement, les effectifs des maternités de Dzoumogné et de Mramadoudou vont ainsi renforcer leurs collègues de Mamoudzou et de Kahani pour faire face à une activité importante au sein de ces deux maternités. Ce sujet sera en tête de l’ordre du jour de la prochaine réunion du comité social d’établissement (CSE) prévue ce vendredi 22 novembre. Les agents « reprendront leur poste en cas de réouverture des maternités (ndlr : de Dzoumogné et de Mramadoudou) », conclut la direction du CHM.
« Les maternités fonctionnent déjà grâce aux renforts »
Yakafokon. On pourrait souhaiter aux maternités de Mamoudzou et de Kahani d’être renforcées par des professionnels extérieurs. Or, la direction du CHM le rappelle : « Le manque de sages-femmes est national. » Actuellement, les maternités de Mamoudzou et de Kahani fonctionnent grâce aux effectifs en place, épaulés par des renforts de sages-femmes venus pour de courtes périodes. Malgré cela, « c’est insuffisant pour rouvrir les maternités du sud et du nord », affirme la direction du CHM.
La pharmacie de martial henry bouillonne
Au sein de la pharmacie de l’hôpital Martial Henry de Petite-Terre, l’ambiance n’est pas meilleure. D’après nos informations, deux agents ont fait valoir leur droit de retrait, en raison de difficultés managériales internes à la pharmacie. Malgré cela, la direction du CHM assure que « la pharmacie fonctionne normalement ».
Mathilde Hangard