Deux mois après, reprise des mêmes revendications d’octroi de primes issues du RIFSEEP pour le syndicat SNUTER-FSU qui avait suspendu le mouvement à la fin du mois d’août. Il avait obtenu un engagement de la direction du SIDEVAM 976, syndicat de collecte et de traitement des déchets de Mayotte, de la mise en place de ce système de primes adopté en France en 2014.
La direction précédente ne l’avait pas instauré, ce n’est pas le principal reproche que l’on peut lui faire, la gestion ayant été défectueuse. L’actuel DGS, Chanoor Kassam, reconnaissait la complexité de son adaptabilité au SIDEVAM, fruit d’une fusion des syndicats de zone, avec chacun leurs acquis. A la lecture du RIFSEEP, il avait averti, « certains vont y gagner, d’autres pourraient perdre jusqu’à 40% de prime ».
Car le RIFSEEP, littéralement Régime indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement professionnel, prend en compte ces 4 axes inhérents au poste de chaque agent. C’est-à-dire que celui qui est plus exposé qu’un autre aux risques psycho-sociaux va obtenir plus de points qu’un autre, celui qui a une plus grande expertise également, tout comme celui qui endosse plus de responsabilités, ou qui a plus d’années d’expérience, etc. Au nombre de points correspond un montant de prime. Certains bénéficient donc de 200 euros supplémentaires, d’autres 400 euros, d’autres n’en ont pas.
Regain de déchets en prime
« C’est impossible que ce soit le même montant pour tous, certains s’imaginaient toucher plus, mais nous avons dû nous conformer à la grille du RIFSEEP. Les critères sont plus équitables qu’auparavant, mais il y a des gagnants et des perdants », explique Chanoor Kassam que nous avons recontacté.
Au regard de la réaction du SNUTER-FSU, nous l’avons interrogé sur la méthode employée pour informer les agents de leur nouveau barème : « Nous les avons reçus individuellement en entretien, mais le syndicat qui a relancé le mouvement a déconseillé à ses adhérents de nous rencontrer. » Une rencontre a également eu lieu jeudi dernier pendant la période de préavis de grève illimité, mais sans succès.
Pour autant, l’action a été immédiate ce mardi matin, puisque le portail du siège du SIDEVAM à Dzoumogné était fermé par les grévistes, celui de Combani également, et au Sud, le quai de transfert était touché. « En Petite-Terre, les agents sont favorables au projet présenté ». Les syndicats « historique » FO et CGT Ma auraient validé également la nouvelle grille, quant à la CFDT elle ne se serait pas encore prononcée.
On ne sait donc pas encore quelle ampleur pourrait prendre cette nouvelle grève du ramassage des poubelles, mais il avait fallu plusieurs semaines au SIDEVAM qui sort difficilement des difficultés financières laissées par la précédente mandature, pour obtenir un retour à la normale sur un territoire sinistré par les déchets.
Anne Perzo-Lafond