« Océan de savoir », le thème national de la fête de la Science 2024, prend une dimension toute particulière sur l’île au lagon où une incroyable biodiversité marine se doit d’être préservée. Pour cela, la Science est un outil majeur, raison pour laquelle un certain nombre de chercheurs en biologie marine et d’associations autour de la mer sont présents sur le territoire. Ces vendredi et samedi, ces professionnels ont fait découvrir leur travail au grand public autour d’expériences et d’activités ludiques permettant d’apprendre tout en s’amusant. Les élèves de certains établissements scolaires de l’île ont également participé à ce « village des sciences » 2024 en présentant des expériences scientifiques apprises en classe comme la synthèse de parfums à partir d’huiles essentielles, par exemple.
Des expériences concrètes afin de marquer les esprits
La majorité des stands proposaient au public des expériences concrètes pour mieux marquer les esprits. Ainsi, afin de démontrer l’importance de la barrière de corail et de la mangrove pour la protection de l’île contre les cyclones et les tsunamis, les Naturalistes de Mayotte avaient construit un aquarium muni d’une pompe pour simuler l’apparition d’une grosse vague. Des maquettes amovibles de la barrière de corail, de la mangrove et des habitations y étaient installées afin de démontrer que, sans ces deux écosystèmes, l’île serait beaucoup plus vulnérable aux intempéries.
En face se tenait le stand de Saïd Hachim, géographe mahorais bien connu travaillant désormais à l’université de Montpellier 3. Lors de ce « village des sciences », il s’était donné pour mission de faire découvrir les secrets de la bathymétrie au public. « Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il se trouvait sous l’océan ? La bathymétrie le permet en cartographiant les fonds sous-marins grâce à des échosondeurs », a-t-il raconté aux curieux venant visiter son stand. Il proposait également au public une expérience participative, la première de cette sorte à Mayotte, en lui demandant de cartographier une zone de son choix en direct à l’aide de bathydrones. « Il s’agit de zones non encore cartographiées, ainsi nous découvrirons le résultat en même temps que le public », a-t-il spécifié.
Les animaux marins : stars du village !
Un certain nombre de stands étaient consacrés aux animaux marins. L’association Ceta’Maore faisait ainsi découvrir les différentes espèces de mammifères marins tout en expliquant comment ils ont évolué à travers le temps. « Il y a 48 millions d’années, l’ancêtre du dauphin et de la baleine était un animal terrestre, le pakicétus, qui ressemblait un chien-loup », nous a par exemple révélé David Lorieux, le chargé de missions « actions pédagogiques » de l’association. « C’est suite à une pénurie de nourriture sur terre qu’il s’est tourné vers la mer et a ensuite évolué sur des millions d’années pour finalement donner les mammifères marins que nous connaissons aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Les différentes espèces de poissons du lagon étaient quant à elles présentées par des membres du Parc Marin et une observation d’écailles au microscope était même proposée. Autre « stars du lagon », les différentes espèces de tortues et la nécessité de les protéger contre les braconniers ont également fait l’objet de certains stands. A côté de celui du Parc Marin se tenait celui du réseau participatif Tsiôno dont les animateurs ont rappelé que toute personne faisant des observations en mer avait la possibilité de rentrer ses données sur leur site afin de contribuer à mieux connaître les espèces présentes dans le lagon mahorais.
Comment l’eau potable est-elle produite ?
Thématique élargie par rapport au thème de la fête de la Science, un stand tenu par Kimia Bamana, la responsable qualité et production de la SMAE, montrait les différentes étapes de potabilisation de l’eau des rivières de Mayotte. Après son captage, des coagulants et/ou des floculants chargés d’agglomérer les déchets y sont ajoutés. La décantation de ces derniers permet ensuite de récupérer l’eau en surface. Puis, elle est filtrée dans du sable avant l’ajout de chlore pour éliminer d’éventuelles bactéries ou virus. « 3966 analyses par an sont effectuées que ce soit au niveau de l’usine, des réservoirs ou des robinets », a indiqué la responsable qualité. De quoi rassurer la population mahoraise sur la potabilité de l’eau !
Beaucoup d’autres sujets autour de l’océan et d’autres, en marge, ont été présentés au public au cours de cet évènement, qui a rassemblé de nombreux curieux de tout âge ! La fête de la Science se poursuit jusqu’au 14 octobre par des évènements dans les établissements scolaires de l’île.
N.G