Réquisition de logements et drones côtiers : on reste dans les « affaires courantes » à Mayotte

A travers le panel des arrêtés pris sur la première moitié du mois d’août, on peut retracer des pans de vie du département. Il s’agit en effet de réquisition de parc de logement temporaire aux fins d’abriter pour un mois les demandeurs d’asile et les réfugiés, ainsi que les habituels arrêtés d’autorisation d’images issues de drones.

Si ces dernières doivent être réitérées chaque mois, comme nous l’avait expliqué le directeur de cabinet de la préfecture, en raison de la législation sur l’utilisation des images, un lecteur averti nous fait remarquer qu’il n’est question que du train-train. C’est-à-dire, à l’image de l’action du gouvernement démissionnaire, d’expédier les affaires courantes, notamment en termes de drones côtiers ou terrestres. Mais toujours pas des appareils de haute technologie et de longue portée, destinés à repérer les kwassas en haute mer, qui devaient être mis en place dans les eaux territoriales, soit 12 milles à partir de la fin des eaux intérieures, c’est-à-dire à partir de la barrière coralienne qui ceinture le lagon. Pas plus de bruit autour du « rideau de fer sur l’eau » annoncé en février de cette année par le ministre de l’Intérieur, désormais démissionnaire, Gérald Darmanin.

En conséquence, les entrées illégales se poursuivent, impliquant la publication d’un autre arrêté, annoncé la semaine dernière, celui du relogement des nombreux demandeurs d’asile arrivant sur nos côtes. Trois structures sont sollicitées « au vu de l’urgence de la situation », dixit l’arrêté qui s’appuie sur « l’arrivée massive de demandeurs d’asile ou réfugiés sur le département de Mayotte », pour dans « l’urgence » mettre à l’abri « les femmes et les enfants demandeurs d’asile confrontés à des menaces graves et sérieuses », puisqu’ils étaient à même le trottoir à ciel ouvert à Cavani.

Un grand besoin de villages relais comme Étape Fulera à Tsoundzou 2

La concordance de plusieurs besoins d’ampleur, celui de ces demandeurs d’asile ou de ceux qui l’ont obtenu (réfugié), et celui des personnes à reloger dans le cadre de la démolition des habitants des zones insalubres, sature ces logements provisoires, « l’offre actuelle en place d’hébergement ne suffit pas à répondre à cet afflux massif », note le préfet pour n’évoquer que les demandeurs d’asile.

Sont visées par les trois arrêtés, le village relais de Coallia à Tsoundzou, le parc d’hébergement de Mlézi Maore et celui de l’ACFAV (Association pour la Condition féminine et l’aide aux victimes). Les places sont réquisitionnées pour un mois, du 14 août au 15 septembre 2024.

On en déduit donc que les démolitions d’habitats insalubres sont suspendues jusqu’à cette date, puisqu’elles sont conditionnées au relogement des ayants droit.

A.P-L.

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