« Je suis heureuse de ne plus avoir de dette en rapport à mon logement, car la tradition dit que mourir sans dette donne davantage de chances d’aller au paradis », a déclaré l’une des mères de famille signataires de la convention « Aide à la pierre » ce jeudi 9 août au matin dans l’hémicycle du Conseil départemental. Douze familles ont signé ce document officialisant leur acquisition définitive des « cases Sim » qu’elles habitent en réalité depuis déjà longtemps. Les « cases Sim » sont en effet les premiers logements sociaux de Mayotte, créés dès les années 80 pour les familles en situation de précarité, qui vivaient à l’époque dans des cases de torchis ou de tôle. Si environ 80% du coût du logement était financé par la DEAL, il restait un apport aux frais des familles. Or les plus précaires d’entre elles n’ont jamais pu rembourser cette dette, générant une anxiété au sein des foyers.
C’est la raison pour laquelle le Conseil général de l’époque a mis en place le dispositif « Aide à la pierre », dès 2005, afin de rembourser la dette des familles les plus précaires. Sur présentation de justificatifs, bien entendu, ce qui a constitué la plus grosse difficulté. Mais ce travail a été mené avec succès par les services du Conseil départemental, qui a su maintenir le dialogue avec les familles afin de leur permettre de bénéficier de ce dispositif très avantageux. « Je suis heureux de pouvoir devenir enfin propriétaire de mon vivant », a d’ailleurs déclaré un homme d’une soixantaine d’années à l’issue de la signature.
Une centaine de familles bénéficiaires depuis 2005
Depuis 2005, le Conseil départemental a ainsi aidé une centaine de familles à devenir propriétaires, comme le révèle Madi Velou, le vice-président en charge notamment de l’Action sociale. « C’est la commission sociale qui, après étude du dossier, décide ou pas d’accorder cette aide aux familles », explique-t-il. « Il est en effet difficile, pour des personnes qui ne travaillent pas, de rembourser une certaine somme d’argent tous les mois. Or la Sim et les banques réclament leur dû, ce qui est bien normal », détaille-t-il. Cette aide du Conseil départemental s’élève actuellement à 25.000 euros maximum par famille, mais il se pourrait que ce montant augmente car, selon Madi Velou, « le dispositif va être rénové ».
En parallèle, un deuxième dispositif a été mis en place en collaboration avec les entreprises SPL et HSPC afin d’évaluer et d’améliorer ces logements. Cela concerne par exemple les travaux sur les toitures, les plafonds, les cloisons et les sanitaires. Un dispositif d’aide au paiement des factures est également envisagé par Madi Velou. Ce dernier s’est dit « choqué » de constater que des personnes parfois âgées et isolées puissent avoir des factures de la SMAE s’élevant parfois jusqu’à 6.000 ou 8.000 euros. « Quelque chose ne va pas », constate-il en affirmant qu’il allait étudier cette question.
N.G