Arrivée en tête dans la seconde circonscription le week-end dernier avec 35,42% des voix, Anchya Bamana, la représentante du Rassemblement national, affrontait Mansour Kamardine, membre des Républicains, à l’occasion de ce second tour des législatives. Le député sortant avait recueilli 27,80% des suffrages le 30 juin dernier. Les deux candidats originaires de Sada sont allés mettre leur bulletin de vote dans l’urne chacun en fin de matinée ce dimanche. Le taux de participation à 12h était de 16,5%, quasi similaire au taux de participation la semaine passée à la même heure (16,4%), mais très nettement inférieur à la moyenne de l’Hexagone qui s’établissait à 26,63 %. A 17h, ce même taux de participation atteignait presque la barre des 38% (37,91%), contre 59,71% pour la France métropolitaine.
Aussi, les résultats pour la 2e circonscription de Mayotte sont tombés hier vers 21h30… Anchya Bamana arrive en tête avec 53,77% des voix devant Mansour Kamardine, député sortant, qui a obtenu 46,23% des suffrages.
La candidate du RN était soutenue entre autres par Soula Saïd Souffou (MDM) et Manon Moreno du parti Reconquête. Le député sortant Mansour Kamardine avait quant à lui réuni l’ensemble de ses soutiens à l’occasion d’une conférence de presse la semaine passée où étaient présents le sénateur Thani Mohamed Soilihi, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousséni, ou encore les maires de Mamoudzou et de Sada. Un front républicain s’était alors constitué voulant ainsi faire barrage au Rassemblement national.
Un bouleversement politique et institutionnel ?
L’enjeu de ces élections législatives anticipées est de taille puisque le Nouveau Front populaire arrive en tête au niveau national avec une estimation de sièges qui se situe entre 172 et 192, suivi du camp présidentiel (150 à 170 sièges) et du Rassemblement national en 3e position (132 à 152 sièges), selon les premières estimations de l’institut de sondage Ipsos Talan. Une victoire pour certains ou un séisme pour d’autres, selon où l’on se situe… Un nouveau gouvernement devrait être formé sous peu, dans les prochains jours, avec un nouveau Premier ministre. A qui Emmanuel Macron proposera-t-il le poste de chef du Gouvernement ? Le chef de l’État confiera-t-il les clés de l’hôtel de Matignon à un membre du Nouveau Front populaire ? Sachant qu’il n’y aura pas de majorité absolue quel que soit le nom du Premier ministre.
De tout cela, seul l’hôte de l’Élysée à la réponse. En tous les cas le nouveau gouvernement et son Premier ministre auront du pain sur la planche puisqu’il faudra administrer d’une part les affaires courantes, l’organisation et surtout la sécurité de Jeux olympiques de Paris, qui arrivent à grands pas dans moins de 3 semaines, et ce en pleine période où le risque d’attentats a rarement été aussi élevé. Il faudra aussi gérer les conflits en Ukraine, au Proche-Orient, la situation très tendue en Nouvelle-Calédonie, … mais aussi le projet de loi Mayotte (PLM), très attendu par la population mahoraise. Sans parler du vote du budget 2025 en fin d’année. En effet, que se passera-t-il si aucune majorité claire ne se dessine à l’Assemblée nationale ? Le gouvernement sera-t-il obligé d’exercer le pouvoir par ordonnances ?
Bref une nouvelle ère semble s’amorcer peut-être pas pour le pire mais peut-être pas pour le meilleur non plus ? L’avenir nous le dira…
Deux Mahoraises à l’Assemblée nationale
En attendant, nos nouvelles députées Estelle Youssouffa et Anchya Bamana auront rendez-vous au palais Bourbon le 18 juillet à l’occasion d’une nouvelle session parlementaire qui sera ouverte jusqu’au 1er août prochain, afin notamment d’élire un ou un(e) nouveau(elle) président(e) de l’Assemblée nationale et constituer les différents groupes parlementaires. Selon l’article 12 de la Constitution, l’Assemblée nationale nouvellement élue « se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection », soit le 18 juillet 2024 dans ce cas précis. La réunion du 18 juillet ayant « lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours », soit jusqu’au 1er août 2024.
B.J.