Une Journée pour donner une âme d’entrepreneur aux demandeurs d’emploi

Les 7ème Journées pour entreprendre de la CCI Mayotte se tenaient pour la 3ème année consécutive à Bouyouni, au siège de la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte ce jeudi. La technologie est venue au secours de 150 petits commerçants.

Comme à l’échelon national, ces rencontres ont pour objectif d’accompagner ceux qui sont prêt à se lancer dans un projet de création d’entreprise, ou au moins, qui s’interrogent à ce sujet. Mayotte est dotée de divers organismes et actions qui travaillent dans ce secteur, la couveuse ou la BGE ou Adie en sont des exemples. Celles-ci sont donc organisées par la Chambre de commerce et d’Industrie, en partenariat avec la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) et le conseil départemental, qui finance l’action.

Il s’agit d’importer toutes les compétences, notamment celles qui siègent à la Maison de l’Entreprise à Mamoudzou, dans le Grand Nord, « parce qu’on ne peut pas tous entrer dans l’administration et qu’il faut créer de la richesse et de la plus-value », soulignait Adams Mkadara l’animateur de cette journée, par ailleurs chef d’entreprise lui-même puisqu’à la tête de Forma Plus consulting, spécialisé en coaching, ressources humaines, etc.

Les stands d’accompagnants accueillaient le public en cours de matinée

La thématique 2024 « Actionnariat populaire » sous-entend l’inclusion économique et sociale des petits, qu’ils soient apprentis, ou œuvrant dans le milieu associatif. « Nous avons invité l’ensemble des structures capables de vous accompagner. »

A ce compte-là, la journée débutait lentement avec en milieu de matinée un petit public hétérogène alors que 1.500 invitations ont été envoyées par la CCI. Ce sont Hadati et Sahalati, deux sœurs, qui sont venues à l’invitation de la Mission Locale, mais sans réel projet de création, « on cherche un travail ou une formation », peut-être leurs allers-retours de stands en stands leur donneront-ils l’envie. C’est aussi la coach en transition professionnelle Zaina Mohamed, initiatrice de Pro active transition coaching, « j’ai entendu parler de cette Journée pour entreprendre, je cherche à structurer ma boite, à trouver des solutions pour remplir les déclarations fiscales, les prévisionnels de finances, etc. Mais je n’ai pas trouvé de stand qui corresponde à mes besoins ».

Blocage des routes et des comptabilités

Ces Journées pour entreprendre devraient peut-être s’étoffer en proposant des liaisons en visio entre les structures accueillantes et les demandeurs pour rendre compatibles les besoins des uns et des autres.

Nissoiti Halidi présentait sa caisse enregistreuse dernier cri et ployglotte

L’évolution technologique, c’est d’ailleurs précisément ce qui est proposée à 150 doukas (épicerie de quartier) dans leur version 2.0. Catherine Mkadara, chargée de mission territoire à la CCI Mayotte nous explique : « Depuis les blocages des routes du début d’année, les petits commerces ont du mal à payer les cotisations sociales et à reprendre leur comptabilité. Nous allons donc remettre à 150 doukas une caisse enregistreuse nouvelle génération, dotée d’un logiciel adapté. »

Nous avions interviewé Nissoiti Halidi dont le mari ingénieur Issihaka, a créé ce logiciel automatisant les ventes, les référence d’articles, le chiffre d’affaires journalier, etc. Un logiciel qui propose le français, le shimaore, le kibuchi, et prend également en compte les caractères arabes.

D’autres entrepreneurs déploraient que les commerçants ne soient pas tous équipés de SumUp à Mayotte, ces petits terminaux qui permettent de payer en cartes bancaires, « on ne peut pas continuer à tout payer en liquide ! ».

L’évolution semble lente mais est en marche veulent croire les organisateurs de ces journées de rencontre.

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Loi pour la refondation : les amendements crispent les débats au Conseil départemental

L’Assemblée départementale était convoquée en urgence ce mercredi 18 juin afin de donner un avis sur les amendements déposés par la députée Estelle Youssouffa dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte, à savoir la création d’un Conseil cadial indépendant et l’interdiction de mener des projets de coopération avec les pays ne reconnaissant pas l'appartenance de Mayotte à la France. Le vote sur le Conseil cadial a été levé au dernier moment, les débats, tendus, se sont surtout attardés sur la réforme électorale avec le choix contesté de la majorité.

« Mayotte Debout » : le rapport de la préfecture défend l’action de l’État après Chido et Dikeledi

Dans un dossier détaillé, la préfecture de Mayotte met en avant la réponse "immédiate, structurée et efficace" des services de l’État, six mois après les cyclones destructeurs.

Mayotte bientôt dans l’ère du très haut débit avec le déploiement de la fibre

Ce mercredi matin avait lieu la pose de la première pierre du premier Noeud de Raccordement Optique (NRO) de l’île. D’ici 5 ans, 100% des foyers, des entreprises et des institutions de Mayotte seront raccordés à la fibre. Dans la foulée de cet événement, la SIM et Mayotte THD ont signé une convention de partenariat portant sur le déploiement de la fibre optique au sein de son parc immobilier.

À Chirongui, un premier Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles officiellement lancé à Mayotte

C’est une première à Mayotte. La commune de Chirongui a officiellement installé son Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles (CDDF), un dispositif de terrain pour répondre aux difficultés éducatives et prévenir la délinquance des mineurs. L’installation s’est tenue en présence de plusieurs autorités locales et étatiques, dans le cadre d’une politique d’anticipation menée par la municipalité.