On l’attendait la réponse de la Préfecture de Mayotte sur l’accès à l’eau sur le département, frappé par le choléra, où les acteurs en charge de la gestion, la production et la distribution de l’eau potable sur le territoire, les Eaux de Mayotte, les communes et la société Mahoraise des Eaux (SMAE) s’étaient montrés très silencieux face à l’augmentation des cas de choléra sur le territoire.
Lundi soir, la Préfecture l’admet bien, « l’eau est le meilleur moyen de lutter contre le choléra ». Mais encore fallait-il que tous les habitants en disposent, pour leurs usages alimentaires et pour se laver les mains, afin de se prémunir du choléra, dont les cas n’ont cessé d’augmenter depuis le 18 mars dernier.
Un « plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable » en particulier dans les zones dites « à haut risque » a ainsi été annoncé par la Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux. Bien que les détails de ce plan nous seront transmis ultérieurement, ce programme s’articule autour de trois points d’action.
Le premier concerne la mise en place de points d’eau dans les zones précaires. Les autorités ont déclaré que « les visites de reconnaissance ont déjà commencé dans des communes prioritaires telles que Koungou et Mamoudzou », et que « plusieurs installations sont prévues dès le mois de juin 2024« . À ce stade, le type d’installation et leur localisation ne nous ont pas été donnés.
Deuxième corde à cet arc, la réhabilitation des rampes d’eau existantes. Pour rappel, durant la crise de l’eau, 185 rampes avaient été installées. Actuellement, les autorités ont affirmé que 69 rampes d’eau étaient actives sur le département et que « les rampes hors service seront réhabilitées pour renforcer l’accès à l’eau potable ». Ainsi, d’après nos calculs, 116 rampes d’eau devraient être réparées prochainement, bien qu’aucune date sur ces travaux n’ait été communiquée.
Troisième champ d’action, les bornes fontaines. 95 bornes fontaines monétiques (BFM) sont réparties sur l’ensemble territoire. Les acteurs de l’eau déclarent que celles-ci seraient « suivies de manière hebdomadaire pour une réparation rapide en cas de dysfonctionnement » et que « des actions de promotion sont organisées régulièrement pour encourager l’usage des BFM et faciliter l’acquisition de la première carte. »
Face à une augmentation des cas de choléra sur l’île, faisant état au dernier bilan transmis par l’ARS, de 138 cas, les autorités ont toutefois reconnu et précisé que « les difficultés d’accès à l’eau potable » favorisaient bien « la circulation » du choléra sur l’île et qu’un « travail d’explication est en cours afin de présenter les mesures, et lutter notamment contre le risque épidémique en milieu scolaire. »
Mathilde Hangard