La journée de jeudi a été un véritable cauchemar pour les habitants de Tsoundzou 1, les automobilistes ainsi que pour les forces de l’ordre. Tout à commencé ce jeudi 23 mai au matin. Dès les premières lueurs du jour, des groupes de jeunes se sont rassemblés près de la route nationale traversant le village, dans le but de perpétrer des agressions contre les automobilistes. Plusieurs caillassages se sont produits avant l’arrivée de la police nationale. Celle-ci a tenté de neutraliser les caillasseurs, mais ces derniers ont fait preuve « d’une véritable agressivité envers les policiers », selon les termes d’Aurélien Diouf, le directeur de cabinet du préfet, que nous avons pu joindre. Cela a nécessité « un renforcement du dispositif ». La gendarmerie nationale est venue appuyer la police, notamment pour maintenir libre la route nationale.
Le directeur de cabinet nous explique que les différents groupes de jeunes se sont ensuite dispersés dans le village, jouant au jeu « du chat et de la souris » avec les forces de l’ordre. « Jeu » qui a duré toute la journée de jeudi avec des accalmies rapidement suivies d’une reprise des hostilités. L’axe routier traversant le village a donc été bloqué par intervalles, malgré le travail des gendarmes qui devaient assurer la fluidité du trafic. En début de soirée, le calme régnait, mais Aurélien Diouf nous a prévenu que les forces de l’ordre restaient vigilantes « de peur d’une reprise des affrontements ».
5 interpellations et 4 policiers blessés
Aux alentours de 19 heure ce jeudi, le bilan était de 5 interpellations (mineurs et majeurs) et de 4 fonctionnaires de police blessés, heureusement sans gravité. Une source policière nous a indiqué que certains fonctionnaires auraient été contraints d’utiliser leurs armes de poings devant le danger que leur faisait courir l’agressivité des jeunes délinquants.
Nous ignorons le nombre exact de blessés du côté des automobilistes, mais la belle-mère d’une des victimes témoigne : « Ce jeudi à 5h, ma belle-fille se rendait à Mamoudzou avec mes 3 petits enfants qui dormaient à l’arrière de la voiture. Arrivée à Tsoundzou 1, elle a été arrêtée par un bruit violent et, en en se retournant, elle a constaté qu’une barre de fer avait traversé les vitres arrière de sa voiture de part en part. Heureusement que mes 3 petits-enfants étaient allongés sur la banquette arrière sinon ils ne seraient plus de ce monde aujourd’hui ! ». « Les policiers sont venus vers ma belle-fille et l’ont aidée à sortir les enfants de la voiture. Les petits ont hurlé sous le choc de se voir recouverts de bris de verres, mais ils étaient heureusement indemnes ! », raconte-t-elle, choquée.
Le même témoignage indique également que l’homme qui conduisait le véhicule à l’arrière de celui de sa belle-fille a reçu « un énorme caillou en plein visage ». Par ailleurs, elle est passée ensuite elle-même sur cette route et a pu observer en personne « une dizaine de jeunes armés de cailloux qui narguaient les policiers ». « Nous vivons un réel enfer sur cette route qui était autrefois paisible », déplore-t-elle avec amertume.
Le DTPN Hervé Derrache sur le départ
Devant l’impossibilité de joindre le Directeur Territorial de la Police Nationale, nous avons appris de sources personnelles qu’il était en réalité sur le point de quitter ses fonctions à Mayotte et que ce départ serait possiblement forcé. Nous aurons sans doute davantage de détails prochainement.
La rédaction