Culture : Une exposition et un concours dédiés à l’art photographique pour Zangoma 2024 !

Zangoma, la célèbre exposition annuelle des arts plastiques à Mayotte, innove en 2024 en se consacrant exclusivement aux arts photographiques. Le vernissage de l’exposition « mémoires photographiques » a eu lieu ce lundi à la MJC de Kaweni où les spectateurs pourront également découvrir les œuvres des lauréats du concours « ça va flasher », dédié aux jeunes et aux passionnés de photo de l’île aux parfums !

« Mémoires photographiques » : tel est le thème de l’exposition Zangoma 2024. Habituellement consacrée chaque année aux artistes plasticiens de l’île au lagon, et parfois de la région océan Indien, l’association a décidé d’innover cette année en se consacrant à la photographie. « Nous avons décidé de proposer à la population un autre medium cette année. La photographie est un art omniprésent dans notre société, mais les photographes n’ont paradoxalement que peu souvent l’occasion de découvrir l’émotion que peut procurer leurs œuvres sur le public car celles-ci sont souvent confinées aux seuls réseaux sociaux », a expliqué l’artiste plasticien Denis Balthazar, à l’origine de l’exposition Zangoma avec son épouse, l’avocate Fatima Ousseni.

Denis Balthazar aux côtés des photographes de l’exposition, juste avant l’ouverture des portes

Cette dernière a souligné la présence de véritables talents photographiques au sein de la population mahoraise et chez les jeunes en particulier, ce qui leur a donné l’idée de créer le concours « ça va flasher », afin de faire découvrir de nouveaux talents. Les œuvres des lauréats du concours sont exposées à la MJC de Kaweni du 13 au 24 mai, aux côtés de celles des photographes plus confirmés qui ont participé à l’exposition.

17 photographes exposés

4 femmes photographes ont été exposées, ce que n’a pas manqué de souligner Taslima Soulaïmana, la déléguée régionale aux droits des femmes

Pas moins de 17 photographes sont exposés cette année, professionnels comme amateurs passionnés. Denis Balthazar, scénographe de l’exposition, a décliné le vaste thème des « Mémoires photographiques » en plusieurs sous-thématiques, afin de créer un parcours immersif pour le public. Ce dernier pourra ainsi naviguer entre la « mémoire du geste » et « la mémoire de soi », la « mémoire numérique » ou « la mémoire du voyage » par exemple. Entre portraits, paysages, abstractions ou concepts mis en image, il y en a pour tous les goûts et la variété des photographies proposées, tant dans leurs thématiques que dans leurs techniques, démontre la diversité des talents présents sur le territoire. « Notre but est de susciter l’intérêt pour l’art photographique. Il est très présent sur les réseaux sociaux et pourtant peu de gens s’arrêtent pour regarder véritablement avec attention les œuvres qui défilent rapidement sur nos écrans », déclare Denis Balthazar. Il espère aussi « susciter des vocations » grâce aux différents ateliers qui seront animés par des photographes, mais également des artistes plasticiens, durant toute la durée de l’exposition à la MJC de Kaweni.

Plusieurs photos des Archives Départementales sont également visibles à cette exposition, « mémoires » oblige !

Si cette exposition est « grand public », ses organisateurs ont également invité plusieurs groupes scolaires et associations communales à venir la voir et à « créer des projets pédagogiques autour de cet évènement ». Ce dernier a en effet toujours eu pour but de redorer l’image de Kaweni et d’apporter une touche de créativité et de rêve dans ce quartier si régulièrement en proie aux problèmes sociaux.

 

Nora Godeau

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Grève des barges : confusion, colère et tensions sur les quais

Ce lundi, une grève illimitée a fortement perturbé les traversées entre Dzaoudzi et Mamoudzou. Les rotations ont été réduites, l’information aux usagers a manqué et la tension est montée aux débarcadères. Passagers et conducteurs ont attendu plusieurs heures sous le soleil pour espérer embarquer, dans une atmosphère d’incompréhension, de fatigue et de colère.

Mayotte n’a pas « raflé » l’aide européenne : elle a encaissé le cyclone le plus dévastateur de son histoire

Derrière les chiffres de Bruxelles, une réalité physique et humaine saute aux yeux : Chido a pulvérisé un territoire déjà fragilisé. Si l’Union européenne accorde quatre fois plus à Mayotte qu’à La Réunion, c’est parce que le désastre y a été total — et structurel.

Du Togo aux Seychelles : six jeunes de Mayotte partent pour des missions internationales

Le Togo, Maurice et les Seychelles, dans quelques mois, 6 volontaires du programme Territoires Volontaires (TeVo), rejoindront l'une de ces destinations pour une durée de 8 à 12 mois. Ce lundi 6 et mardi 7 octobre, ils préparent leur voyage lors d'un stage de deux jours au Comité Régional Olympique et Sportif de Mayotte.

Des décombres à l’émotion : le cyclone Chido revisité par la création artistique

À l’Office du Tourisme de Mamoudzou, l’exposition “Les mémoires du vent” a été inaugurée vendredi soir. Elle a rassemblé peintures, photographies et installations sur le thème du passage du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024. Les artistes ont offert un espace de mémoire et de résilience à une population encore marquée par la catastrophe.