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dimanche 28 avril 2024
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308 demandeurs d’asile devaient quitter le camp du stade de Cavani ce dimanche

L’opération de démantèlement du camp de migrants du stade de Cavani s’est poursuivie ce dimanche 25 février. 308 personnes devaient être relogées, mais l’opération a pris beaucoup de retard, visiblement à cause de tensions à l’intérieur du camp.

Ce dimanche 25 février, de nombreux migrants originaires d’Afrique continentale se pressaient devant les barrières érigées autour du parking du stade de Cavani dans l’espoir d’intégrer le camp de migrants. Y habiter est en effet devenu « une opportunité » pour les candidats au départ vers l’hexagone de voir leur rêve se réaliser. Ce serait d’ailleurs cela qui aurait fortement retardé l’opération de démantèlement du camp commencée à 13h. A 16h30, seule une cinquantaine de personnes avaient été identifiées comme faisant bien partie de la liste de ceux qui devaient être relogés en vue d’un prochain départ vers la métropole.

A 16h30, seule une cinquantaine de personnes de la liste avait été identifiées

Apparemment, un chaos s’est instauré à l’intérieur même du camp sous la pression des nouveaux arrivants. « Dès qu’ils ont appris que les habitants du camp avaient une chance de partir pour la métropole, de nombreux Africains, qui habitent ailleurs, sont arrivés et pas uniquement des Africains d’ailleurs ! Maintenant il y a même des Malgaches qui veulent venir habiter dans le camp ! », nous confie Madi Ahamadi, un membre du collectif de Cavani qui, dit-il, « dort même sur place » pour surveiller les allers et venues. Un « faré » a été installé sous une grande bâche, sur le trottoir faisant face au stade, pour abriter les membres de ce collectif de quartier qui ne lâchent pas le stade des yeux et se relaient pour le surveiller de jour comme de nuit.

En tout cas, 5 bus « Halo » d’une soixantaine de place chacun sont arrivés au stade dans le courant de l’après-midi, dans le but d’acheminer les migrants vers la barge. Nous ignorons s’ils prendront l’avion ce dimanche soir ou ce lundi.

Le nouveau préfet en piste !

François-Xavier Bieuville, le nouveau préfet de Mayotte, était présent à Cavani lors de l’opération

Arrivé la veille sur le territoire, François-Xavier Bieuville a tenu à se rendre en personne au camp pour superviser une partie des opérations. Il en a profité pour appeler la population mahoraise à lever les barrages afin de permettre ce démantèlement. « Si nous avons des entraves à la circulation, nous allons être obligés de retarder cette évacuation. Il faut que chacun prenne conscience que les solutions sont collectives et doivent être partagées par les Mahorais dans leur ensemble. Si nous n’arrivons pas à faire partir les gens pour des raisons de blocage sur les routes ou sur la barge, nous serons dans une situation d’échec et c’est ce que nous ne voulons pas », a-t-il déclaré à la presse. « Nous allons continuer l’opération jusqu’à la tombée de la nuit maximum. Au vu du retard qui a été pris, nous ferons probablement une deuxième phase d’opération ce lundi matin », a-t-il poursuivi (A 17h, aucun migrant n’était encore entré dans les bus).

Madi Ahamadi assure que le collectif de Cavani surveille jour et nuit les allers et venues entre l’intérieur et l’extérieur du camp

A la remarque de notre consoeur de Mayotte la 1èrecqui comparait cette opération à « un tonneau des Danaïdes » au vu des arrivées incessantes de migrants vers le stade, François-Xavier Bieuville a répondu avec sérieux : « Je vous laisse le choix de l’expression, cela pourrait aussi bien être le supplice de Tantale ou le rocher de Sisyphe. Moi je suis là pour faire respecter la loi. J’ai une liste avec un certain nombre de personnes identifiées et c’est à ces personnes-là qu’on va s’intéresser pour l’instant. Et pour effectuer cette opération, j’ai besoin d’une liberté de circulation et d’une paix civile. Rien ne pourra se faire sans cela. Je ne ferai pas courir de risque à mes collaborateurs ni aux personnes qui vont embarquer dans ces bus », a-t-il conclu.

François-Xavier Bieuville ne s’est pas exprimé sur les raisons qui ont fait que l’opération de ce dimanche ait été tant retardée. Nous n’avons donc pas d’autres explication que celle livrée par le collectif de Cavani au sujet des « tensions à l’intérieur du camp à cause des nouveaux arrivants ».

Nora Godeau

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