Insécurité : Durcissement relatif du mouvement en l’absence de réponse du gouvernement

Fort du succès du rassemblement de ce dimanche, les leaders du mouvement indiquent une possible multiplication des points de blocage. Le ton monte dans les discours alors que c’est toujours le silence du côté du gouvernement.

La population s’est rassemblée en masse ce dimanche matin au stade de Tsingoni, où 1.000 à 2.000 personnes avaient répondu à l’appel des « Forces vives », nom des leaders du mouvement contre l’insécurité et l’immigration massive. « Mayotte est en train de sombrer, et les élus ne sont pas entendus du gouvernement », accusaient l’ensemble des orateurs.

Ils demandent un « interlocuteur fiable » et poursuivent toujours trois objectifs : « Les Forces vives demandent la levée du titre de séjour territorialisé, la lutte contre l’insécurité et la fin de la concentration de migrants dans des conditions indignes comme au stade de Cavani ». Ils reprennent la maxime énoncée par le sénateur Thani  « la sécurité n’est pas une obligation de moyens, c’est un obligation de résultat ».

Des tentatives de discréditer le mouvement

Rappelons que pour l’instant aucun ministre n’a pris la parole pour évoquer les violences actuelles liées à l’insécurité et apporter des réponses. Interrogé par Le Point Événements, Gérald Darmanin avait évoqué jeudi une évolution institutionnelle à Mayotte pour durcir l’accès à la nationalité, mais elle a déjà été mise en place en 2018 à l’impulsion du sénateur mahorais, et une évolution constitutionnelle, alors qu’il s’agit d’un sujet touchant tous les Outre-mer, avec une lettre de mission rédigée par Emmanuel Macron.

« Mayotte est en train de sombrer et les élus ne sont pas entendus », déplorent les orateurs du mouvement

En attendant d’avoir des réponses de Paris sur les trois points, le mouvement se poursuit, mais toujours selon le respect de la charte du barragiste, qui laisse passer les services d’urgence, qui n’est pourtant pas respectée sur tous les points de blocage.

Un message circulait ce dimanche sur les réseaux sociaux qui invitait à bloquer tous les passages y compris ceux des services d’urgence, «  la charte du barragiste est toujours d’actualité. Des précisions vont être données dans la soirée de dimanche dans un communiqué émanant des forces vives ». Les camions de ramassage d’ordures sont notamment invités à circuler.

Le durcissement va consister à bloquer davantage de zones, « c’est en réflexion pour Mtsapéré ou Koungou », indique un observateur du mouvement. Gageons que les habitants de ces zones préfèreront avoir affaire aux collectifs qu’aux délinquants auteurs de violences de ces dernières semaines…

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Qu’est-il réellement prévu dans le cadre de la refondation de Mayotte?

Après la loi d’urgence votée en février 2025, une loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été promulguée en août 2025 pour préparer le développement du territoire et accélérer la reconstruction de l’île.

À Mayotte, des étudiants sans papiers coincés entre cours et contrôles

Il a 18 ans, il est brillant… et pourtant, malgré une attestation officielle de dépôt de demande sur le site de l’ANEF, il continue à être interpellé et envoyé au centre de rétention.

Mamoudzou poursuit sa décentralisation municipale

La Ville de Mamoudzou a officiellement mis en service la mairie annexe de M’tsapéré, ce jeudi 18 décembre dans l’après-midi. Après Vahibé, Passamaïnty et Kawéni, c'est la 4ème mairie annexe de la ville chef-lieu.