Inéligibilité et prison avec sursis requises contre Salim Mdéré suite à ses propos sur les délinquants

Le procès du premier vice-président du Conseil départemental, Salim Mdéré, s’est tenu jeudi au tribunal de La Réunion. Il lui était notamment reproché d’avoir tenu des propos plus que choquants en avril 2023, sur le plateau TV de Mayotte La 1ère, concernant les délinquants.

« Il faut peut-être en tuer ». C’est ce qu’avait dit de façon très spontanée Salim Mdéré concernant les délinquants au journal télévisé de 19h chez nos confrères de Mayotte La 1ère. Cela avait provoqué de vives réactions au sein de la classe politique mahoraise mais également au niveau national avec de nombreuses condamnations et réprobations de la part de parlementaires.  Même s’il s’était excusé dans la foulée suite à ses propos en expliquant que ses mots avaient dépassé sa pensée, le mal avait été dit.

Aussi, le premier vice-président du Conseil départemental comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis de la Réunion pour « incitation à la haine à raison de leur origine » et pour « provocation à la commission d’atteintes à la vie ». A l’issue de l’audience, le parquet de Saint-Denis a requis trois mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 5.000 euros d’amende à l’encontre du vice-président en charge de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et du Foncier.

Le bâtonnier Me Yanis Souhaïli a trouvé les réquisitions du parquet « totalement aberrantes ».

Son avocat, le bâtonnier Maître Yanis Souhaïli, trouve cela « Totalement aberrant. Certaines paroles tenues par des hommes politiques nationaux ne font pas l’objet de poursuites, ou alors ce sont des amendes ou des peines avec sursis qui sont requises. Pourquoi Salim Mdéré serait-il condamné à une peine d’inéligibilité ? Il y a deux poids deux mesures. A Mayotte on a le droit de ne rien dire, on nous fait la leçon et taisez-vous ! », fustige son avocat. Puis de soutenir que son client n’a absolument pas appelé au meurtre. « Ce n’est pas les propos qu’il a voulu dire. Ce qu’il a voulu dire c’est : Est-ce qu’on doit attendre que ces jeunes tuent un membre des forces de l’ordre pour que l’État réagisse ? ». Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 7 mars.

B.J.

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