Cette toute nouvelle nomination de l’Apajh offre une double et légitime symbolique, notamment au regard de cette 27e et actuelle édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Un message fort de la part des membres du Conseil d’administration qui ont accordé leurs respective voix et confiance au candidat Kamaldine Attoumani pour faire face aux « enjeux du territoire « et appuyer « sa vision en faveur du développement économique durable » qui guidera les actions de la Chambre, aspirant à promouvoir une économie plus conscientisée et juste.
Contacté par téléphone, nous avons recueilli presque ’’à chaud’’ les ressentis de l’intéressé : « Je suis extrêmement honoré et bien entendu, mon souhait est aussi de mettre en lumière et en valeur l’inclusion des personnes en situation de handicap. Il faut comprendre que l’ESS, c’est un rassemblement de beaucoup d’institutions qui travaillent à corriger les inégalités au moyen d’une économie qui se doit d’être responsable ».
Et lorsque nous lui évoquons que, par essence, Mayotte est dans sa culture fondamentalement ancrée dans cette dynamique mutualisée et solidaire, il nous répond : « Notre île, dans sa fulgurante évolution, aussi à l’image du monde, est entrée dans cette ère de la surconsommation et, de manière quasi simultanée, de l’individualisation. Les gens ont trouvé finalement normal qu’il se crée des inégalités; normal que des jeunes n’aillent pas à l’école, normal que certains ne mangent à leur faim. Et on s’étonne que notre territoire soit victime de violences (…) Comprendre l’ESS, c’est justement dire stop à tout cela, au regard d’une l’économie conventionnelle classique. Parler d’économie responsable c’est comprendre que les réponses à tous ces maux ne peuvent être individuelles mais bien philanthropiques ».
En tant que nouvelle présidence de la Cress, l’Apajh et son représentant visent d’ores et déjà une sorte de re-mobilisation des troupes estampillées ESS pour faire avancer de manière concrètement efficiente et clairvoyante notre 101ème département français : « La plupart des gens qui se sont lancés dans l’Économie sociale et solidaire l’ont fait par conviction certes mais dans une sorte de militantisme ayant justement essuyé des situations insupportables dans le système sociétal classique. Les parents qui ont eu du mal à trouver des structures adaptées pour leur enfant handicapé ont créé par exemple l’ADAPEI*. Pareil pour les regroupements agricoles, les mutuelles…nombreux sont les exemples et quel que soit le type de structure, il est important qu’elle se revendique de l’ESS. Il faut sortir du timide terrier, revendiquer haut et fort la famille à laquelle nous appartenons car, je le répète, c’est par la mise en mouvement d’une solidarité collective que nous ferons évoluer les choses. C’est dans l’intérêt de tous ».
Propos recueillis par MLG
*Association Départementale des Amis et Parents des Personnes Handicapéesde Mayotte (ADAPEI)